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POUR UN SOCIALISME FIDÈLE ET MODERNE

Par J-Genereux • Parti de Gauche-Socialisme • Jeudi 10/02/2005 • 23 commentaires • Version imprimable

Depuis vingt ans, face aux mutations des sociétés capitalistes, la gauche se débat entre l'écueil d'une fidélité idéologique paralysante et celui d'une modernisation du discours et de l'action politique qui trahit les valeurs socialistes les plus essentielles. Seuls le modèle de la "troisième voie" et ses variantes ont tenté de théoriser une issue à ce dilemme. Mais cette "voie" est une impasse qui ne propose guère mieux que de remplacer une fidélité présumée archaïque par une trahison présumée moderne. Toute réflexion sur un projet socialiste au XXIe siècle doit en premier lieu reconnaître les erreurs de diagnostic et de stratégie qui ont fourvoyé une partie de la gauche européenne dans cette impasse.

Voici quelques années à peine, l’Europe était très largement gouvernée par les socialistes et les sociaux-démocrates. Or, durant cet intermède inédit, la gauche n’a pas fondamentalement détourné l’Europe de la route vers une société de marché libérale. Désormais, le monde est à nouveau gouverné à droite, et la gauche se trouve doublement défaite : battue dans les urnes, mais aussi sans doctrine claire, assumée et crédible. Après avoir abandonné sa visée révolutionnaire pour se transformer en gestionnaire de la démocratie de marché, la gauche européenne a certes démontré sa capacité à alterner avec la droite, mais elle semble impuissante à incarner une alternative durable au néolibéralisme. Pour tous ceux qui, à droite, estiment qu’une telle alternative est impensable, le socialisme n’est pas en crise, il est tout naturellement agonisant. C’est l’état d’esprit que M. Raffarin a exprimé en déclarant que, dans sa marche vers le paradis, la France était encore au "purgatoire, puisqu’il reste des socialistes". L’avenir ne serait donc pas à la refondation idéologique d’un socialisme moderne, mais à l’alternance d’un club de centre droit et d’un club de centre gauche partageant un même modèle de société, plus ou moins amendé selon les préoccupations prioritaires de leurs clientèles électorales respectives.


La tentation de la "troisième voie"

Cet état d’esprit n’est pas très éloigné de celui de quelques rares hommes de gauche qui, à l’instar de Michel Rocard, constatent que "le capitalisme a gagné" et qu’en conséquence nous, les socialistes, "ne construisons pas la société de nos rêves", "nous nous défendons", c’est tout. Nous devrions alors avoir l’honnêteté de reconnaître que nous n’avons pas la capacité de proposer des réformes sensiblement différentes de celles de la droite. Dans cette optique, l’avenir du socialisme n’est pas la rénovation, c’est la mort. En France, la modernisation du PS consisterait dès lors à le convertir en parti de centre gauche — éventuellement allié à l’UDF — abandonnant à un "pôle de radicalité " les utopiques incantations gauchistes. Ce n’est heureusement pas là le point de vue dominant à gauche. Mais néanmoins, la façon dominante de poser la question d’un renouveau du projet socialiste n’évite pas sa dilution dans le centrisme. En effet, chez la plupart des "modernisateurs" déclarés en Europe, il est habituellement convenu que les mutations économiques et sociales des trente dernières années ont rendu obsolète un logiciel idéologique faisant la part belle à la régulation politique de l’économie, à la protection sociale, aux services publics, à la redistribution, à la mobilisation collective, bref à l’État et à la solidarité collective. Le socialisme moderne devrait donc renoncer à l’étatisme, s’adapter à la métamorphose du monde, sans pour autant adopter l’idéologie du tout marché qui gagne la droite. Il s’agit, comme l’a théorisé le sociologue anglais Anthony Giddens au milieu des années 1990, de trouver une "troisième voie" entre le socialisme ancien et le néolibéralisme.


Un diagnostic néolibéral qui ne dit pas son nom

Ce programme de recherche, popularisé par les discours et la politique de Tony Blair, s’appuie sur trois prétendus "constats", trois diagnostics sur l’état des sociétés capitalistes contemporaines. Je montrerai plus loin que ces prétendus constats sont une reconstruction idéologique et erronée de la réalité.

1er prétendu constat

La supériorité économique avérée de l’économie de marché sur la planification centralisée et l’effondrement consécutif des régimes communistes entraînent la généralisation du principe de libre concurrence et donc une intensification inédite de la compétition mondiale. L’impératif de compétitivité qui en résulte interdit l’usage des méthodes anciennes de régulation qui alourdissent les charges fiscales et sociales et entravent la flexibilité et la mobilité du travail et du capital. Un pays seul n’a pas les marges de manœuvre nécessaires pour imposer un modèle social original rejeté par ses concurrents.

2e prétendu constat

La tertiarisation, le déclin de la classe ouvrière, le progrès du niveau de vie et les mutations des modèles productifs engendrent une hétérogénéité sociale croissante. Le combat politique ne peut plus se poser en termes de lutte des classes ou d’affrontement travail-capital, car les lignes de partage de la société passent aujourd’hui à l’intérieur d’un salariat éclaté en multiples catégories, dont certaines ont des intérêts communs à ceux du capital, tandis que d’autres, exclues des fruits de la croissance et du marché du travail, ont des intérêts contradictoires avec ceux des travailleurs les mieux intégrés. Cela contraint les socialistes à rechercher une base électorale plus large et plus diversifiée.

3e prétendu constat

Les sociétés de marché avancées sont le lieu d’une mutation culturelle qui se traduit par une montée de l’individualisme et du consumérisme. Il s’ensuit une résistance aux règles universelles imposées par l’autorité, un appétit de consommation personnelle diversifiée limitant la propension à financer des biens collectifs, bref une certaine dilution du sens de l’intérêt général et de la solidarité collective.
L’ambition essentielle de la troisième voie est de démontrer que, face à ces mutations, la gauche peut rester fidèle à ses valeurs tout en bouleversant ses instruments d’action pour y intégrer de façon pragmatique certaines des prescriptions libérales. Ainsi, puisqu’on ne peut échapper à ce fait incontournable qu’est la compétition mondiale exacerbée, le nouvel enjeu des politiques sociales est "l’égalité des chances" : il faut armer chacun pour le combat, en recentrant l’action publique sur la création d’un environnement familial et éducatif favorable et sur la formation-reconversion permanente. L’État n’a pas à défendre les salariés et les chômeurs contre les inéluctables effets de la compétition, mais doit mieux les préparer et les inciter à s’y engager pour devenir les acteurs de leur réussite. Il s’agit de remplacer une logique d’assistance par une philosophie de la responsabilité individuelle. D’où le slogan premier de la troisième voie : "pas de droits sans responsabilités". Et côté stratégie, la troisième voie s’inspire de la tactique de "triangulation" testée par Bill Clinton : couper l’herbe sous le pied de la droite conservatrice, en reprenant certains de ses thèmes porteurs (sécurité, baisses d’impôts, responsabilité, etc.), et s’attacher l’électorat de gauche par quelques actions en faveur des classes défavorisées.
L'ennui majeur de ce diagnostic est qu'il est, en bien des points, semblable à celui des néolibéraux ; il a donc logiquement conduit des gouvernements sociaux-démocrates à recourir à des politiques habituellement recommandées par la droite libérale… au nom de la fidélité "modernisée" aux valeurs de la gauche !


Une stratégie vouée à l’échec

Les positions officielles des partis socialistes ou sociaux-démocrates sur cette "troisième voie" sont variées ; elles vont de l’adhésion du SPD allemand — qui en a proposé une variante plus libérale, le "nouveau centre" théorisé par Bodo Hombach — à la franche résistance du PS français. Mais dans la pratique, la gauche européenne a de fait souvent suivi les prescriptions libérales du blairisme. Elle a accepté ou contribué à la déréglementation des marchés, à la privatisation progressive des services publics, à la flexibilisation du marché du travail, à la baisse des impôts sur le revenu et des cotisations sociales patronales. Elle nous a "vendu" l’euro, le marché unique et l’élargissement européens comme les meilleurs remparts contre la généralisation du modèle néolibéral. Mais, à l’arrivée, l’immense majorité des salariés — qui est encore composée d’ouvriers et d’employés aux salaires modestes — n’a vu que l’intensification du travail, la modération salariale et la multiplication des plans sociaux, concomitantes de l’amélioration des marges financières ; et elle n’a pas compris l’impôt rendu aux classes supérieures alors que, partout, se font sentir les besoins publics insatisfaits dans l’école, la justice, le logement social, l’hôpital public, etc.
Cette politique a conduit la gauche européenne au fiasco électoral. Son bilan économique et social plutôt favorable n’a pu compenser le brouillage de son identité. Une politique patchwork qui a été perçue comme un clientélisme centriste n’a pas fait gagner de voix sur l’électorat de droite. Elle a seulement découragé une part croissante de l’électorat de gauche qui ne faisait plus la différence entre gouvernements libéraux et socialistes.
Presque partout en Europe, l’indifférenciation des politiques, le centrisme, le discours du juste milieu, de l’adaptation aux contraintes, ont entraîné le recul des socialistes, la montée de l’abstention et l’essor du vote extrême.
Fausse exception à cette règle, le SPD allemand a perdu toutes les élections depuis la première victoire de Schröder : la reconduction de ce dernier tient uniquement au progrès des écologistes qui ont seuls profité de l’engagement contre la guerre en Irak.
Seules vraies exceptions, les sociaux-démocrates suédois et les travaillistes anglais doivent cependant leur salut à un programme recentré sur la promotion du service public.
La stratégie de la troisième voie est donc une impasse politique. Elle écartèle la gauche entre la "trahison moderne" de son idéal et la "fidélité archaïque" d’une extrême gauche protestataire. Pour sortir de cette funeste alternative, il faut dessiner la voie d’une "fidélité moderne" au projet socialiste et démontrer que la question de son renouveau peut se poser autrement qu’en termes de troisième voie entre socialisme et néolibéralisme.


Renoncer au postulat de l'impuissance

La rhétorique de la troisième voie n’échappe pas à cette règle : la réponse à un problème est presque entièrement contenue dans la façon de le poser. Ainsi, l’impasse où conduit cette rhétorique est déjà inscrite dans la posture initiale d’impuissance qui consiste à prendre les trois prétendus constats que nous avons présentés comme des invariants du monde bornant le champ des possibles. Cela revient à énoncer d’emblée trois postulats d’impuissance politique déniant toute faisabilité à un quelconque projet de gauche.

1er postulat d'impuissance

Poser comme cadre impératif de toute politique l’exigence de compétitivité marchande dans une guerre économique mondiale toujours plus dure, c’est renoncer a priori à tout projet de transformation sociale. En effet, prendre la nature contemporaine de la concurrence comme une donnée incontournable force tout esprit cohérent à considérer ses effets constatés comme également incontournables : précarité et intensification du travail, recul des impôts et des biens publics, privatisation des assurances sociales et des services publics, montée des inégalités et de la violence, recentrage sur un État gendarme purement répressif puisque dépourvu des moyens de s’attaquer aux causes sociales de la violence.
Croire que l’on peut préserver un modèle social européen différent du néolibéralisme en faisant quelques concessions opportunes à cette logique de compétitivité est une douce illusion. Car la compétition ira croissante et, avec elle, le chantage à l’emploi et aux investissements qui justifie le dumping fiscal et social. Accepter aujourd’hui de céder au chantage et de se défendre à reculons face à une logique de guerre opposée à celle de la coopération solidaire, c’est accepter, dès le départ, de reculer jusqu’au bout.
Si le premier postulat est juste, il est parfaitement vain de chercher une autre voie que celle du néolibéralisme. Il n’y en a aucune. Et tous les chercheurs de énième voie ne feront que se ridiculiser dans de rocambolesques contorsions idéologiques qui les conduiront à prôner des politiques quasi semblables à celles de néolibéraux, mais au nom de valeurs radicalement opposées !
Il faudrait d’ailleurs être singulièrement inculte pour ne pas savoir que les valeurs de la troisième voie (l’égalité des chances et le culte de la responsabilité individuelle, entre autres) sont celles du néolibéralisme. L’affirmation "il n’y a pas de droits sans responsabilités", que Giddens présente comme le slogan résumant le mieux la " troisième voie " est en fait, mot pour mot, une citation de Margaret Thatcher !

2e postulat d'impuissance

Prendre acte du déclin d’une base électorale populaire pour en déduire la nécessité de programmes séduisant l’électorat traditionnel du centre et de la droite, c’est renoncer a priori à convaincre les classes aisées de soutenir des politiques plus favorables aux classes populaires, c’est se prédisposer à l’équilibrisme entre réformes de gauche et de droite, tactique qui a mené la gauche européenne au fiasco.
Tactique autoréalisatrice s’il en fut : se faire une raison de la désaffection des ouvriers et employés conduit à ne plus faire grand-chose pour la contrarier et donc à l’accentuer... et ainsi de suite.

3e postulat d'impuissance

Prendre la montée de l’individualisme et du consumérisme comme des données irréversibles, c’est postuler que l’égoïsme et l’intoxication marchande ont déjà largement installé la culture d’une démocratie sans citoyens, c’est-à-dire d’une communauté de clients — de ce que j’ai appelé une "dissociété" —, c’est-à-dire encore le modèle de société dérégulée, "marchéisée" et dépolitisée du néolibéralisme.
Évitons à ce stade tout malentendu. Quoique, bien entendu, je les rejette, je ne soutiens pas que les hypothèses présentées ci-dessus et le modèle néolibéral sont impensables. Je dis seulement que ces hypothèses et ce modèle sont indissociables. Le programme de recherche de la troisième voie est en conséquence mort-né, parce qu’il reconnaît comme des lois irréversibles de la nature des mutations économiques, sociales et culturelles qui sont incompatibles avec un quelconque projet de gauche, aussi modéré soit-il. Ce programme part du constat d’une impuissance irréductible du politique face à certaines lois du marché pour s’interroger ensuite sur les moyens de restaurer le pouvoir du politique. C’est aussi absurde que de chercher à développer la puissance d’une voiture tout en admettant qu’il est impossible de lui installer un moteur !


Les prémisses d’un renouveau socialiste

Un quelconque renouveau du socialisme commence donc par une autre lecture de la métamorphose du monde, lecture alternative qui seule autorise une réponse alternative. Cela commence par l’adoption d’une culture vraiment "moderne", c’est-à-dire volontariste, émancipatrice et non adaptationniste. Cela continue concrètement par la construction d’une alternative économique au capitalisme patrimonial, et par une révision radicale de la stratégie électorale de la social-démocratie.

1°) Évitons le contresens sur la modernité

Pour commencer, d’un point de vue méthodologique, être socialiste, c’est croire que le monde n’est pas ce qu’il est mais ce que l’on en fait, que les lois de l’économie restent les lois des hommes — façonnées par des institutions, des conventions sociales et des choix politiques —, c'est croire, enfin, que les croyances et les comportements sont influencés par l’environnement social dans lequel grandissent et vivent les individus. Les trois soi-disant "constats" qui induisent chez certains une logique d’adaptation du socialisme, ne sont donc pas des données exogènes, mais les résultats datés et mouvants d’une interaction sociale complexe dans laquelle l’action humaine délibérée joue un rôle essentiel.
Puisqu’elle le peut donc, la politique doit adapter le monde à son projet et non l’inverse, façonner patiemment ses contraintes et des marges de manœuvre et non les subir. Cette attitude est la seule qui soit "moderne" au sens que la philosophie politique donne à ce terme, à savoir : l’esprit de liberté initié par les "Lumières", mouvement d’émancipation de l’humanité à l’égard de toutes les lois qu’elle ne se donne pas elle-même.
À l’opposé de cette démarche, bien des "modernisateurs" du socialisme ont pris le terme au sens trivial et assez creux du dictionnaire : "être de son temps". Alors, puisque notre temps est celui du renoncement politique, de la toute-puissance des marchés, de la guerre économique et de la dépolitisation, leur socialisme moderne consiste à adapter la politique à l’impuissance du politique !

2°) Une économie alternative est possible

Au terme de vingt ans de libéralisation croissante de l’économie mondiale, on observe encore une grande diversité, de la protection sociale, du droit du travail ou de la dispersion des salaires. C’est bien le signe que le modèle de société reste largement déterminé par des rapports de force et des choix politiques localisés et qu’il est encore temps de choisir la suite de l’histoire. Par ailleurs, des pays comme la France ou des pays scandinaves restent en réalité parmi les plus attractifs pour les investisseurs étrangers, en dépit de leurs coûts salariaux, de leurs impôts, de leurs charges sociales tant décriés par les tenants de l’attractivité fiscale du territoire.
C’est que l’attractivité d’un pays tient aussi à la qualité de l’éducation, de la formation, de la recherche, des infrastructures, du cadre de vie, des synergies industrielles, de l’environnement, etc. Une politique sociale et industrielle active permet donc à une nation de choisir comment elle veut être compétitive et quel type d’activité elle veut attirer.
Le socialisme moderne ne refuse pas la compétition, mais il la conçoit comme un outil et non comme une contrainte imposée par les lois de la nature. C’est pourquoi, notamment, il exclut les biens publics de la libre compétition marchande parce que l’intérêt général exige qu’ils soient également accessibles à tous et non pas seulement en fonction des moyens et arbitrages financiers des individus.
Dans la sphère marchande, le socialisme moderne croit aux vertus de la concurrence régulée ; mais il refuse la guerre économique sans frein qui s’étend au détriment de l’égalité, de la dignité des salariés, de la cohésion sociale et de l’environnement. Il use donc pleinement des normes sociales et environnementales, de la fiscalité et des investissements publics pour changer l’enjeu du concours entre les nations et les individus : faire en sorte que le but du jeu soit la qualité de vie pour tous, la satisfaction de bien vivre ensemble, plutôt que l’accumulation réservée aux gagnants d’une lutte sans fin.
Cette alternative au capitalisme patrimonial au service exclusif des actionnaires est tellement possible... qu’elle existe déjà ! Le dynamisme des entreprises coopératives, des mutuelles, des associations constituant un vaste secteur d’économie sociale et solidaire, démontre la compatibilité d’une économie efficace, et même compétitive, en l’absence de toute recherche d’un profit privé. Aux États-Unis, temple du capitalisme patrimonial, les entreprises familiales non cotées en bourse affichent en moyenne des résultats supérieurs aux entreprises tenues d’optimiser la "création de valeur" pour l’actionnaire !
Nous évoluons donc dans des "économies plurielles" (plus diversifiées que ce que l’on entendait par "économie mixte") où la preuve est faite que l’incitation à maximiser le profit n’est en rien indispensable à la performance économique. Il suffit d’un peu de volonté politique et d’imagination pour éviter que cette "économie plurielle" ne se délite en économie unidimensionnelle commandée par l’obsession de la rentabilité marchande. Le politique peut systématiquement favoriser le développement des services publics, des coopératives, des mutuelles, de l’économie solidaire, au lieu de les condamner, par le jeu de la libre concurrence, à se comporter peu à peu comme des entreprises capitalistes.
Il faut bien entendu s’efforcer de faire avancer cette vision au sein de l’Union européenne, qui offrirait le cadre optimal pour imposer un modèle social progressiste. Mais certains instrumentalisent cette évidente nécessité pour étouffer tout volontarisme au plan national : au prétexte que l’on ne pourrait "faire le socialisme dans un seul pays", ils ne nous proposent guère mieux que de nous résigner à ne le faire dans aucun. L'Union européenne dominée par la vision adaptationniste devient toujours davantage l'outil qui renforce l'impuissance nationale sans la compenser par un renforcement du politique au niveau européen. Si l'on se contente d'attendre que tous les autres veuillent instaurer le socialisme moderne, on ne récoltera que la généralisation de la société de marché. La vision progressiste n’avancera réellement que si quelques pays sont déterminés à ne pas attendre que les autres commencent et à considérer cette finalité sociale comme une condition sine qua non d’un approfondissement de l’Union. La France doit être l'un de ces pays-là, et les socialistes doivent être de ceux qui conduisent la France à en être.

3°) Une stratégie électorale moderne

La logique adaptationniste a conduit les socialistes et sociaux-démocrates européens (comme la plupart des mouvements politiques) à suivre le penchant naturel de la démocratie d’opinion : l’enlisement dans un marketing politique médiocre et à courte vue qui additionne les soutiens achetés par une collection de mesures disparates.
La logique authentiquement "moderne" implique de rassembler sur une volonté de maîtriser collectivement notre histoire et de construire une société plus juste. La seule réponse socialiste envisageable à l’hétérogénéité sociale et à la conflictualité des intérêts, c’est la promotion de la République laïque et sociale qui garantit l’épanouissement de toutes les identités personnelles, en les unissant dans une communauté solidaire offrant à tous une égale capacité d’épanouissement. La mutation stratégique que doivent opérer les socialistes consiste donc à renoncer définitivement au marketing frileux qui évite les marqueurs idéologiques trop nets pour ne pas effrayer les électeurs supposés indécis. L’indécision naît justement de la confusion des marques. La seule stratégie moralement digne — et à terme politiquement efficace — consistera au contraire à opposer le projet socialiste d’une société pacifiée par l’égalité et la solidarité à celui d’une société de marché fondée sur la libre compétition généralisée. Pas plus que par le passé, les cadres supérieurs ne voteront à gauche parce qu’ils espèrent en retirer des avantages fiscaux supérieurs aux promesses des libéraux, mais parce qu’ils préféreront payer l’éducation, la santé et la retraite de leurs concitoyens pour progresser vers une société plus juste, plus solidaire, plus vivable, qu’ils seront fiers de léguer à leurs enfants. Parce qu’ils mourront la conscience plus tranquille d’avoir voulu une société sans perdants que d’avoir été dans le camp des gagnants. Alors tant qu’à faire du marketing, que les socialistes fassent du bon marketing ! Faire le pari que la clientèle potentielle d’un projet socialiste, c’est tout le monde : voilà leur seule chance de revenir au pouvoir avec les moyens de mettre en œuvre leur projet.

Commentaires

par jacquet le Vendredi 25/02/2005 à 17:15

j'ai lu ton texte avec interet et je partage ton avis.Neanmoins ton dernier paragraphe implique une rupture avec le PS connu et peut etre l'acceptation de voir plus loin que les prochaines echeances.
Peut on en deux ans changer l'image du PS aujourd'hui assimilé aux partis similaires en allemagne ou angleterre?Le PS en a t-il la volonté du moins a sa tete?Rien n'est moins sur.Le referendum sur la constitution sera revelateur non pas par le score du oui et du non mais de l'abstention.Les dirigeants du PS aussi autiste que le gouvernement s'enferment dans les resultats des dernieres elections pour conforter leur analyse,mais que representent quelques militants du PS par rapport au peuple de gauche?
Nous sommes nombreux a partager ton analyse au PS ou ailleurs mais la methode pour y arriver est un sujet de debat pas assez souleve ni commenté.
Juste pour info hormis mon petit cas plus de 25% des militants de mon departement ont preferés partir depuis le dernier congres,a mon avis tres peu étaient de la ligne Hollande...


Re: par J-Genereux le Samedi 26/02/2005 à 00:25

Cher Camarade,
Je partage à bien des égards ton désappointement, mais... je ne lâche pas le morceau!
La stratégie des sociaux-libéraux qui ont fait dériver la gauche européenne vers le centre mou est précisément d'écoeurer les socialistes et sociaux-démocrates authentiques pour les inciter à partir. En partant, on valide leur stratégie et on renforce leur ligne.

Alors tu as parfaitement raison de souligner que la question de la méthode pour réancrer la social-démocratie européenne à gauche n'est pas une question simple. Mais il est au moins une chose qui me semble évidente : ce combat ne peut être mené que dans la social-démocratie et dans ses partis ; c'est là qu'il sera gagné... ou perdu bien sûr. Mais le plus sûr moyen de perdre ce combat est de ne plus le mener. Nous continuons donc le combat dans le parti socialiste, et à chaque congrès nous gagnons des points. A l'occasion du réferendum nous avons encore gagné des points. 42% pour le "non", plus de 42000 militants pour le "non" dans le contexte que tu connais (matraquage médiatique pour le oui, vote légitimiste pour sauver la direction du parti, etc.) ce score est considérable et a d'ailleurs été perçu comme tel par bien des mouvements de gauche qui n'y croyaient pas et nous ont même envoyé des messages de félicitations.  Il n'a manqué que quelques milliers de voix pour que le "non" l'emporte. Peut-être les milliers de voix de militants qui ont quitté le parti socialiste. Peut-être les milliers de voix de militants associatifs qui hésitent à, ou ne veulent pas adhérer à un parti qu'ils suspectent de n'être pas "assez à gauche". Mais si tous ceux qui voudraient un Parti socialiste "fidèle et moderne" en phase avec les aspirations du peuple de gauche rejoignaient le parti socialiste, ce sont eux qui détermineraient la ligne de ce parti.

Je dis souvent que la politique est atroce parce que tous ceux qui la trouvent atroce n'en font pas. Alors moi et des dizaines de milliers de camarades, nous continuons le combat. Alors la méthode, n'est-ce pas d'abord de nous rejoindre ? Cela ne garantit pas le succès, car aucun combat n'est gagné d'avance. Mais cela nous garantit au moins la jouissance d'un bien précieux : la claire conscience de faire notre devoir de citoyen, notre devoir de socialiste. Ne nous laissons pas envahir par la vanité qui conduit à se retirer au milieu des batailles perdues, vexé de n'avoir pas pu changer le sens de l'histoire. Personne ne change le monde. On ne change que sa vie. On choisit son camp. On choisit de poursuivre la lutte ou de l'abandonner. Et parce que des millions d'individus décident de changer modestement leur vie, il se trouve que leur union au moment propice fait parfois basculer le cours de l'histoire.
Si tu n'es plus au parti, reviens vite. On a besoin de toi.
Amitiés socialistes.



Re: Re: par jacquet le Samedi 26/02/2005 à 09:23

Tu as certainement raison mais rassure toi je n'ai pas abandonné je suis elu et vice president d'une communauté de communes ou tous les jours je me bats pour nos ideaux et de nombreuses fois avec succes.Mon orphelinat politique est peut etre aussi lié a la bassesse des dirigeants de la federation de mon departement qui font plus de degats que nos opposants politiques,j'ai souvent en face de moi B Accoyer je sais qui il est et j'en tiens compte mais lui au moins je sais!

peut etre devrais je changer de departement ou de section ton analyse sur les %est réel et si ceux qui sont partis avaient été la peut etre que les 50% auraient été depassés.

A suivre

gérald

 


Re: Re: Plus de social face à la pauvreté réelle qui augmente par maurin le Jeudi 03/03/2005 à 18:45

Cher camarade Jacques,
j'ai lu ton texte diagnostic participation au projet socialiste ainsi que celui fait par Robert Spizzichino sur le site de FM et j'y ajoute les remarques suivantes d'après ma réalité de terrain et de militant socialiste . Dans ton diagnostic que je partage totalement tu abordes le chomage et la pauvreté mais de façon assez superficielle et je pense que dans le diagnostic nous devons aussi ouvrir les yeux sur l'accroissement de la pauvreté et des graves problèmes que cela pose sans oublier la non intégration des populations immmigrés ( la majeure partie de ma patientèle) et tout le problème de nos banlieux ghettos et il faut aussi prévoir un véritable plan de retructuratuiion de nos villes (cf le rapport Sueur et il faut un véritable plan Marschal car la situation se dégrade de plus en plus dans ces quartiers sans oublier les centres villes avec des poches quart mondesques et un véritable lumpen prolétariat qui ne fait qu'augmenter, il faut voir de visu le nombre des personnes qui font la queue aux resto du coeur sans oublier une étude faite par le Crous et la médécine scolaire sur Perpignan avec les gros problèmes de carence alimentaire des étudiants qui ne prennent qu'un seul repas par jour.......voire vont aux resto du coeur ...

>Je pense que dans le Nord comme ici les problèmes de pauvreté sont réels et sérieux . je suis orthophoniste donc à Nîmes en ZUP, ZFU, zep etc et je suis de plus en plus éffrayé par les difficultés sociales :chomage , mal nutrition,problèmes sociaux au point où le docteur PMI arrivée depuis peu dans le quartier me disait mais sommes nous là pour soigner ou règler les difficultés sociales!!!!

A la poste il y a des retraits de 1 euro.........et c'est une grande difficulté à vivre que je constate de plus en plus alors que j'y travaille depuis plus de trente ans...sans compter les problèmes d'insertion professionnelle et sociales ... Ma patientèle dépend principalement du RMI avec CMU mais il y a aussi problème car le seuil est relativement bas et dès son dépassement il n'y a plus de couverture .....sans oublier l'intégration sociale et culturelle niveau zéro......J'ai avancé 2 euros à une cliente pour prendre le car pour rentrer chez elle il y a qq jours et il lui a fallu plus de 15 j pour pouvoir me les rendre en s'excusant alors que j'avais oublié .... Du reste dès l'adoption du fameux RMI avec J Poperen et J M Berlorgey rédacteur de ce texte nous avions dénoncé l'absence de textes donnant sa fonction à ce fameux I d'insertion . Je ne suis pas contre un texte très internationaliste et européaniste mais il me semble qu'il faut regarder la paille avant la poutre .... car la situation sociale est importante y compris dans d'autres quartiers de la ville autres zup ainsi que certains quartiers du centre sans compter que l'on voit de plus en plus de personnes des classes dites moyennes se servir dans les magasins type ED ou LIDL etc .....et je ne veux pas envisager les suites de la réforme de la sécu qui pour les médecins MG et les autres sur le quartier parlent clairement de la mise en place d'une médecine à 2 vitesses et avec tous les problèmes de tarification qui vont se faire jour car c'est une véritable machine à gaz où il va être difficile de s'y retrouver au niveau des remboursements.

Dans une ville de l'importance de Nîmes il n'y a quà l'hôpital que l'on puisse avoir un rhumatologue conventionné, tous sur le département sont hors convention......Les clients me demandent systématiquement si j'accepte la CMU alors que c'est une obligation....et avec une CMU et des difficultés d'orthodontie il n'y a que les centres mutualistes pour éviter les frais mais une liste d'attente très importante pour avoir un rendez-vous ETC ETC sans oublier les retraites et toutes les mesures plus ou moins scélérates avec ou sans incidence européenne nous ne pouvons plus nous résigner, comme nous l’avons fait depuis près de trois décennies, à un chômage de masse persistant. L’emploi est le moyen privilégié de l’intégration sociale, alors que le chômage est le prélude à toutes les exclusions et à toutes les discriminations. En tant que déséquilibre social, il s’est durablement inscrit dans l’espace de nos villes et cette inscription a trouvé une traduction particulièrement nette avec la formation des zones urbaines sensibles.

Cette polarisation socio-spatiale est ainsi l’héritage d’une longue période de chômage persistant. Parce qu’elle atteste de la disparition d’une garantie collective d’activité, elle fige les positions et enferme les populations des zones défavorisées dans une situation où l’absence de perspectives de mobilité obstrue le devenir social. Le chômage de masse est comme un « trou noir » en expansion au cœur de notre système social : il engloutit, pour s’en nourrir, les logiques d’intégration. Plus encore, il engendre, par sa concrétisation, ce que nous avons nommé dans un rapport au CAE, une « dynamique de divergence urbaine ». Il frappe de façon privilégiée les salariés les moins qualifiés, parmi lesquels il se trouve que les immigrés ou supposés tels sont surreprésentés. C’est pourquoi une politique d’égalité n’a de chances d’aboutir que si la politique de l’emploi redevient crédible, c’est-à-dire si elle permet à chacun dans la société de trouver sa place, y compris en se déplaçant. Autrement, le risque est que les populations exclues ne cherchent une intégration de substitution. "

J. Cl.Maurin Nouveau Monde Gard


Re: Re: Re: Plus de social face à la pauvreté réelle qui augmente par J-Genereux le Vendredi 04/03/2005 à 02:15

Cher Jean Claude,

Je te remercie pour ta contribution-témoignage qui a le mérite de rappeller quelques réalités crues quant à la difficulté de vivre dans une société de compétition généralisée qui s'est résignée à vivre en permanence avec 20% de perdants.

Mais je te rassure tout de suite et je dissipe un éventuel malentendu sur la portée du premier texte que j'ai proposé ci-dessus. Il ne s'agit en aucun cas d'un "diagnostic" sur l'état de la société. Il s'agissait simplement d'une explication de l'impasse constituée par les divers avatars de la "troisième voie" pour la social démocratie. Explication nécessaire puisque certains croient que c'est de ce côté qu'il faut chercher les bases d'un renouveau moderne du socialisme.

Le seul lien qu'il peut y avoir entre ce premier texte et mon "diagnostic" tient au culte de la responsabilité individuelle qui est commun à la droite libérale et aux tenants affichés ou masqués de la troisième voie. Devant son incapacité à changer la société et à réagir aux mutation technologiques qui ont disqualifiés des millions d'individus, une partie de la gauche s'est exonére de sa responsabilité (et soulagée d'une sourde culpabilité) en se rendant à la thèse selon laquelle la misère du monde ne vient pas des choix politiques ou des systèmes économiques mais reflète une difficulté d'adaptation spécifique à certains individus. Dés lors, la société n'est responsable de rien ou de pas grand chose, c'est l'individu qui est responsable de son sort, et tout ce que le politique doit éventuellement faire (quand on reconnaît encore un rôle au politique) c'est aider les individus à se prendre en charge, à "entreprendre leur vie", bref à exercer leur responsabilité. 

Cette conception que je récuse radicalement conduit à considérer que le travail est seulement un devoir et non plus un droit. C'est hélas une des fofaitures supplémentaires écrites dans la Constitution européenne puisque le "droit au travail" qui est reconnu comme le premier droit par la Charte européenne des droits sociaux fondamentaux de Turin (1961) a été remplacé dans la Constitution européenne par le "droit de travailler" !

Une société qui ne reconnaît pas le droit au travail est disposée à accepter un sous-emploi de masse. Et nous en venons là au lien entre la culture de la responsabilité individuelle et mon diagnostic sur la crise des sociétés contemporaines. Car mon diagnostic, comme le tien manifestement, met précisément la question de l'emploi et du droit au travail au coeur de toute explication et de tout dénouement de cette crise. En renonçant à l'objectif du plein-emploi et de l'intégration sociale de tout citoyen par le droit au travail, on a organisé le délitement de la société, l'exclusion par le bas de ceux qui n'ont plus le droit au travail, et l'exclusion par le haut des nantis (nantis de diplomes, de capital social, de compétences) qui rechignent à payer pour l'éducation et la protection sociale des "fainéants" qui ne travaillent pas !

Bien-sûr, quiconque connait un peu la réalité sociale sait bien que l'immense majorité de ceux qui ne travaillent pas voudraient travailler mais ne sont pas jugés "employables". Pourquoi cela ? Parce que leur emploi ne permet pas de dégager le taux de rentabilité qui est désormais exigé par les détenteurs du capital. Nous avions le plein emploi à l'époque où le travail était moins qualifié, où la population était moins éduquée qu'aujourd'hui, mais où les actionnaires se contentaient d'un taux de rendement de 3 ou 4  %. Le plein emploi est impossible dans une économie qui exige 12 à 15 % de rendement pour le capital alors que le revenu global croit péniblement de 2% par an.  On a remplacé le droit au travail par le droit à la rentabilité maximale du capital. Et cette substitution ne fut en rien imposée par les lois naturelles de l'économie ou des mutations technologiques. Elle fut imposée par les choix politiques effectuées dans presque toutes les "démocraties" occidentales depuis les années 1980.

Donc tu as pleinement raison de souligner que notre diagnostic doit placer au premier plan la question du chômage et de l'emploi. Non pas pour chercher comment, dans le cadre du mode actuel de fonctionnement du capitalisme, on peut instaurer le plein emploi, puisque cela est contradictoire dans les termes. Ce mode de fonctionnement est fondé sur le sous-emploi, puisque la maximisation de la rentabilité financière exige de n'employer qu'une partie de la population disponible. Il nous faut donc bien entendu chercher comment réformer radicalement le mode de fonctionnement du système économique pour le rendre compatible avec l'intégration de tous. Il s'agit d'inverser la hierarchie des finalités de l'économie, de la remettre simplement à l'endroit : le profit, la rentabilité, etc., au service de l'emploi de chacun et non l'inverse.
Amitiés
Jacques Généreux


Re: Re: Re: Re: Plus de social face à la pauvreté réelle qui augmente par Etienne ROBERT le Lundi 28/03/2005 à 23:56

<p align="justify">A propos du <strong>travail </strong>(droits, devoirs...)<br />Le glissement de "sens" autour de la notion de<strong> travail</strong> est encore plus pervers et obscène que ne le dit J.GENEREUX. Si effectivement on a substitué dans le traité constitutionnel le<strong> droit de travailler</strong> au <strong>droit au travail,</strong> dans les faits, les pratiques et les discours ce <strong>droit de travailler</strong> est compris,c'est gravissime, comme un <strong><u>devoir d'employabilité</u>. </strong>Cette transformation d'un droit perdu en une obligation incantatoire constitue un biais vicieux pour légitimer cette fameuse <strong>responsabilisation</strong>. Bien malheureusement (cynisme, naïveté, aveuglement?), c'est cohérent avec ce que la gauche a contribué à imposer dès l'école primaire et au collège (déja JOSPIN puis LANG puis ALLEGRE escortés des "pédagogues" de la race MEIRIEU) avec des fadaises du genre "<strong>élève au centre de l'école</strong>", "<strong>projet personnel</strong>" utilisant des techniques dites de <strong>management</strong> sur le mode de l'entreprise!</p>


à propos de la division internationale du travail par Marianne le Jeudi 24/03/2005 à 07:41

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Bonjour,

Je suis toujours très intéressée par tout ce qui constitue une proposition allant dans le sens de construire une alternative politique.

Mais j'avoue que la lecture de votre texte me laisse très perplexe.

Il est bien évident que :

« Car la compétition ira croissante et, avec elle, le chantage à l’emploi et aux investissements qui justifie le dumping fiscal et social. Accepter aujourd’hui de céder au chantage et de se défendre à reculons face à une logique de guerre opposée à celle de la coopération solidaire, c’est accepter, dès le départ, de reculer jusqu’au bout. »

Il faut refuser ce chantage, mais ce chantage existe ! Les délocalisations ne sont pas un fantasme, il est illusoire de créer dans un pays tel que la France un certain nombre d'activités parce qu'elles sont produites à moindre coût de main-d'oeuvre.

Mais quand je lis :

« Par ailleurs, des pays comme la France ou des pays scandinaves restent en réalité parmi les plus attractifs pour les investisseurs étrangers, en dépit de leurs coûts salariaux, de leurs impôts, de leurs charges sociales tant décriés par les tenants de l’attractivité fiscale du territoire.

C’est que l’attractivité d’un pays tient aussi à la qualité de l’éducation, de la formation, de la recherche, des infrastructures, du cadre de vie, des synergies industrielles, de l’environnement, etc. Une politique sociale et industrielle active permet donc à une nation de choisir comment elle veut être compétitive et quel type d’activité elle veut attirer. »

j'ai l'impression que vous voyez la solution au problème (qui n'est pas mince) dans la division internationale du travail :

  • les activités liées au contrôle de l'économie dans les pays les mieux placés ;

  • les activités d'exécution dans les autres.

Cette hiérarchie me paraît à remettre en cause.

Vous serait-il possible de clarifier votre position à ce sujet ?

Merci.


Solidarité libérale par Michel MARTIN le Mardi 29/03/2005 à 17:58

Cher Monsieur Généreux,

Comme vous, la recherche d’une alternative viable au communisme et au libéralisme me passionne et me semble si urgente et nécessaire. Il me semble que pour sortir de l'incantation et modifier la situation en faveur d'une société solidaire ouverte, il faudrait modifier la situation d'un grand nombre d'acteur. Il faudrait créer l'état-providence participatif et pas seulement redistributif. Notre situation a une forte influence sur notre opinion (un propriétaire vote plus rarement communiste qu'un ouvrier). Voilà concrètement ce que je souhaite et pourquoi :

Je souhaite pouvoir travailler ½ à 1 journée par semaine (durée à ajuster à l’issue d’un débat) dans le secteur non marchand, le service public, social ou associatif, alors que mon contrat de travail de référence est passé avec une entreprise privée. Je souhaite que ce temps soit pris sur mon temps de travail marchand et qu’il soit reconnu par une rémunération ou une indemnité ou des billets pour le ciné ou des bons d’achats etc.…Je souhaite enfin pouvoir bénéficier de temps de formation pris en charge par l’entreprise ou la collectivité pour assurer correctement mon travail dans le secteur non marchand.

 

Et pourquoi est-ce que je veux cela ?

 

  • Parce que le domaine public est notre bien collectif le plus précieux. Chacun doit y avoir accès en droit et en pratique. Ni les fonctionnaires ni les marchands ne doivent se l’approprier.

  • Parce que tout travail mérite salaire et que tout don attend un contre-don équivalent. L’illusion du pur don disparaît quand il n’y a plus assez d’yeux pour le voir, pour le « payer ». La crise actuelle du bénévolat dans les associations ne me semble pas avoir d’autre origine importante.

  • Parce qu’il me semble qu’il soit nécessaire que le domaine marchand reconnaisse qu’une partie de sa réussite lui est fournie par le secteur non marchand.

  • Parce qu’il existe déjà un cas de service public efficace et qui fonctionne suivant ce principe et qui concerne plus de 200 000 personnes dont plus de 80% de volontaires reconnus : la sécurité civile assurée par les sapeurs pompiers.

  • Parce que l’intégration des immigrés (qui occupent une situation voisine des exclus de l’intérieur) serait plus efficace si un moteur d’intégration du type sapeurs pompiers volontaires généralisé venait s’ajouter à l’école (seulement valable pour les jeunes, donc lent à l’échelle d’une population) et au travail de référence.

  • Parce que ce contrat mixte fournit un paramètre de plus pour réguler le chômage en jouant sur le temps maximum reconnu et permis dans le domaine non-marchand et sur la hauteur de sa reconnaissance. On pourrait ainsi envisager de réguler le chômage au taux frictionnel par exemple.

  • Parce qu’un tel contrat de travail mixte passé avec le secteur marchand et le secteur non marchand permettrait d’agir positivement à la fois sur le chômage et l’isolement qui sont les deux principaux facteurs de l’exclusion (des échanges).

  • Pour limiter la catégorisation sociale (« la société à deux vitesses » comme on dit).

 

Tout le corps fonctionnarial s’opposera à un tel projet, au nom du service public mais en fait pour préserver acquis et statut.

Peu d’entrepreneurs applaudiront un projet qui dévaluera leur importance et limitera leur emprise sur leurs employés.

Toutefois, je parie que le domaine public a plus d’avenir que le marché (dans son sens restrictif actuel) dont l’usure est déjà plus que perceptible. Suis-je seul ? Il faut convaincre les fonctionnaires et les marchands  qu’ils profiteront d’autant plus du domaine public qu’ils auront renoncé à sa conquête.

Cette proposition ne pourrait-elle être l'objet d'un projet de loi sur le temps de travail (sorte de variante de la loi sur les 35 heures).

Avec tous mes encouragement et tout mon soutien à votre action politique.

Cordialement.

Michel MARTIN


Re: Solidarité libérale par yanjar le Mercredi 27/10/2010 à 00:12

bonjour,

vous êtes complétement cinglé !!!!!!!!!!!!!!!!.................................................


Les hommes naissent-ils altruites ou égoïstes par LARTIGUE le Samedi 09/04/2005 à 18:51

<p class="MsoNormal" style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Votre hypothèse, ou principe, de base est que les hommes sont naturellement altruistes et que c’est la Société Marchande qui les rend égoïstes.</p><p class="MsoNormal" style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Quelle analyse ou quels faits dans l’histoire de l’Humanité vous amènent<span style="mso-spacerun: yes">  </span>à penser que cette hypothèse est réaliste. </p>


Re: Les hommes naissent-ils altruites ou égoïstes par J-Genereux le Mardi 12/04/2005 à 03:34

Non, vous avez mal compris mon hypothèse ou sans doute je ne l'ai pas suffisamment explicité. Mon hyptothèse expliquée plus en détail dans Quel Renouveau socialiste ? (Textuel, 2003)  est que nous sommes constituées par deux aspirations complémentaires (et non une seule) : le désir d'être soi et pour soi ; le désir d'être avec et pour les autres. Ces deux aspirations sont indissociables. Elles peuvent entrer en conflit mais aussi dans une synergie positive comme nous en faisons l'expérience dans l'amitié ou les relations amoureuses ou familiales réussies. La faille commune au libérailisme et au marxisme est de n'avoir sérieusement considéré que la première aspiration  (être soi). Il s'en suit une vision exagérément pessimiste des relations humaines : l'homme est un loup pour l'homme, la rivalité pour la vie et pour les biens domine leurs relations. L'harmonie sociale n'est donc acessible que dans une société d'abondance qui éteint les rivalités et les conflits. Le libéralisme cherche cette abondance par l'économie de marché, le marxisme la recherche par la gestion collective. Ces deux voies passent à côté du fait que l'harmonie est accessible malgré la rareté des biens si l'on prend appui sur l'autre aspiration humaine (être avec) qui pousse les êtres à l'empathie, la sympathie, l'amour, la solidarité et à attacher plus de valeur aux liens qu'aux biens. Le fait que cette aspiration soit constituttive de la nature humaine et que nous soyions des êtres sociaux avant d'être des "individus" est confirmée par toutes les sciences humaines, sociales et biologiques. Cf. Le fabuleux livre du philosophe François Flahaut : Le sentiment d'exister (ed. Descartes)
.... à suivre.


Re: Re: Les hommes naissent-ils altruites ou égoïstes par LARTIGUE le Dimanche 17/04/2005 à 09:37

Les Gènes seraient altruistes ( David Servan Schreiber) !

Les échanges entre les hommes permettent l’évolution de l’ « espèce » humaine.

Quelle évolution va découler d’échanges sans contrepartie .(Non marchands) 

Les échanges sans contrepartie apparente (les services publics) sont-ils plus efficaces ?

Peut-il exister une société avec des échanges sans aucune contrepartie apparente et en même temps une possibilité de choix individuels  ?

 


Une économie alternative existe. Pour aller plus loin. par PAB le Jeudi 21/04/2005 à 14:13

Bonjour,

J'ai bien lu votre texte et comme très souvent, en partage beaucoup de constats et de pistes de réflexion. J'aimerais pour aller plus loin vous demander des précisions, à propos du passage suivant, que je cite :

"Cette alternative au capitalisme patrimonial au service exclusif des actionnaires est tellement possible... qu’elle existe déjà ! Le dynamisme des entreprises coopératives, des mutuelles, des associations constituant un vaste secteur d’économie sociale et solidaire, démontre la compatibilité d’une économie efficace, et même compétitive, en l’absence de toute recherche d’un profit privé. Aux États-Unis, temple du capitalisme patrimonial, les entreprises familiales non cotées en bourse affichent en moyenne des résultats supérieurs aux entreprises tenues d’optimiser la "création de valeur" pour l’actionnaire !"

1) En quoi une entreprise familiale, même non côtée, peut-elle être assimilée à une entreprise solidaire (mutuelle, association, coopérative) qui n'est pas gouvernée par la reherche de profits privés ? L'entreprise de mon fleuriste est familiale et non côtée, la recherche du profit privé, et c'est logique, est l'une de ses principales motivations (bien pas la seule évidemment). Pour les cotées, Loréal est considérée comme familiale et recherche la création de valeur pour les actionnaires dont la famille fait partie!

2) Comparer les résultats d'entreprises cotées et non cotées est-il vraiment rigoureux connaissant les contextes juridiques, économiques et sociaux totalement différents de ces deux types d'entreprises.

C'est pourquoi j'aimerais avoir les références de ou des études dont vous reprenez les résulats.

Les entreprises solidaires, pour êtres encouragées et développées, doivent êtres mieux étudiées par les économistes. A ce propos, la littérature (essentiellement américaine) est abondante sur les entreprises "créant de la valeur pour l'actionnaire" mais sur celles "créant de la valeur pour toutes les parties prenantes", auriez-vous des références à me conseiller autres que Margaret Blair ou William Lazonick?

Bien cordialement,

PAB


Morale et politique par henri Lillers le Samedi 23/04/2005 à 16:40

La démonstration est faite qu'il n'est pas possible, et c'est vrai même pour les ultra-libéraux eux-mêmes, de vivre durablement heureux dans un monde injuste. Il serait trop long de détailler ces raisons, pour faire court je pense à ce que disait Gandhi "nous sommes tous les feuilles d'un même arbre". Et c'est vrai dans les domaines aussi bien individuels, qu'économiques, environnementaux...je pense aussi à une maxime de la Kabballe : "le mal génère le mal, le bien génère le bien". C'est vérifiable en faisant un bref historique des politiques ultra libérales, européennes ou nationales et de leurs résultats.

L'aveuglement libéral conduit la planète entière dans le mur, faute de pouvoir gérer le long terme, étant prisonnier des instruments comptables uniquement orientés vers le court terme.  Et, même sans sortir des critères de rentabilité, On peut se demander si la rentabilité actuelle est vraiment rentable à moyen terme. Le système est non seulement immoral, mais il est idiot. Il génère une spirale vers le bas qui touchera peu à peu l'ensemble du monde. Le libéralisme implose sous le poids du caractère illimité, et non limité par la loi, de ses prétentions.

Mais comme tous les systèmes, l'ultra libéralisme fera tout pour durer. Et la seule voie accompagnatrice me semble être pour lui la dictature totalitaire et policière.L'abandon du politique face à l'économie procède déjà de cette logique, étant déjà une perte démocratique et une diminution de la portée de la souveraineté du suffrage universel.

Mais pensons aussi aux lois sarkozy, Perben, à la violence politique des réformes conduites par raffarin, à l'indifférence opposée par le gouvernement aux réactions populaires lors de la remise en cause du système de retraite par répartition, des 35 heures, de la sécurité sociale, de la loi sur l'école. Observons le retour de la censure, de la bondieuserie -je n'ai pas dit la religion, ce n'est pas pareil à mes yeux- (exemple de l'affiche de Marité et François Girbaud, condamnée à 10.000 euros d'amende pour "avoir heurté gravement les convictions des catholiques" alors que l'érection d'une croix sur le domaine public devant Notre Dame à l'occasion de la Toussaint était elle aussi susceptible de heurter gravement les convictions athées d'un grand nombre de citoyens) le retour par la petite porte du cléricalisme au sens littéral du terme (intervention des églises dans les affaires publiques) avec les propos tenus ici et là sur la "modernisation de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat, l'invasion de la contrainte dans les comportements personnels, même dans des domaines apparemment subalternes comme le tabac ou l' obésité, mais qui remplace l'éducation par la botte répressive.

Quelqu'un a comparé la situation dans laquelle nous nous trouvons à celle d'une grenouille dans une marmite d'eau froide sous laquelle on aurait allumé le gaz : initialement tout semble aller bien. Puis, peu à peu, l'inconfort s'installe, mais si, du fait de la progressivité de la montée du danger, la grenouille ne réagit pas et laisse tromper sa vigilance, elle sera irrémédiablement cuite. Alors qu'elle peut, par un sursaut, sauter hors de la marmite. N'en sommes nous pas là ?

La france dit non à l'ultra libéralisme ! Un de mes amis me faisait observer à la fin de votre conférence d'hier soir à Arras que la victoire du "non" au référendum est peut-être comparable par la portée qu'elle peut avoir, à l'effondrement du mur en 1989 à Berlin. Si le non passe, il faudra en faire quelque chose d'utile, et je me réjouis de trouver sur le chemin de ma réflexion un, des, socialistes de gauche.

amicalement

Henri H


par LARTIGUE le Dimanche 24/04/2005 à 09:29

<p class="MsoNormal" style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Votre raisonnement se base sur le postulat que l’homme serait «  naturellement » porté vers l’empathie plutôt que la rivalité et vous concluez par « est confirmée par toutes les sciences humaines, sociales et biologiques ».</p><p class="MsoNormal" style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Comme vous le soulignez dans votre livre (Les Vraies lois de l’économie I , 1ére Loi) les Sciences humaines n’ont rien de scientifique. Comme vous l’expliquez pour l’économie, avec une bonne rèthorique on peut tout justifier y compris son contraire.</p><p class="MsoNormal" style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt">Reste l’interprétation des faits. Vous présentez la situation actuelle comme une victoire des riches sur les pauvres !<span style="mso-spacerun: yes">  </span>Est ce que cela signifie que les pauvres d’aujourd’hui regrettent la situation des pauvres d’il y a 30 ans ? </p><span style="FONT-SIZE: 12pt; FONT-FAMILY: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA">On peut considérer que l’écart (qu’est ce que l’on mesure ?) ne s’est pas réduit ou a même augmenté. La perception des inégalités s’est accrue au fur et à mesure de la croissance des choix possibles.<span style="mso-spacerun: yes">  </span>Même si cette situation n’est pas satisfaisante, justifie t’elle la remise en cause totale du système économique actuel ? Et si oui , par quel système le remplacer ?</span>


Pauvres et Riches par francois le Mardi 26/04/2005 à 17:08

Quelques chiffres pour montrer que les pauvres d'aujourd'hui dans la société néolibérale modèle peuvent légitimement regretter la vie d'il y a 30 ans:
le niveau de vie REEL des 40% des américains les plus pauvres est inférieur à celui des 40% les plus pauvres d'il y a 30 ans (comparaison 2000 / 1970)

On compare toujours le niveau de vie moyen d'une population. On oublie que la moyenne n'est pas la seule mesure à regarder surtout quand les disparités explosent.

En 1980, le revenu des PDG des entreprises quotées sur le dow jones etait 20 fois celui des ouvriers de ces mêmes entreprises. En 2000, il était de 510 fois (revenu = salaire + avantages + stock options).
Il ne faut pas croire que la France echappe à cette inégalité explosive. De mémoire, l'INSEE a fait le meme calcul et en France on est passé d'un rapport 1 à 20 en 1980 à un rapport de 1 à 490 en 2000 (pour la France, ce sont les PDG du CAC 40 qui sont utilisés - et le SMIC).
Cette année, le salaire des memes PDG était de 210 000 euros par mois. Soit 210 fois le SMIC, avant autres avantages et stock options.

Pas mal non après 15 ans de PS au pouvoir !

En parallèle, les impots des plus riches baissent (pas ceux des plus pauvres), accroissant ainsi les inégalités.


Re: Pauvres et Riches par Noy le Dimanche 15/05/2005 à 04:28

Pour un socialisme à visage humain : Se rappeler de l'histoire pour construire le futur.
Salutations
Point de vue
Renégocier le traité, sinon l'Europe va dans le mur
LE MONDE | 13.05.05 | 14h04  •  Mis à jour le 13.05.05 | 15h36







La Roumanie va adhérer à l'Union. Pour fêter ça, le site des ambassades de Roumanie nous apprend que "le gouvernement vient de prendre des mesures d'allégement fiscal à effet immédiat. L'ordonnance d'urgence prévoit la baisse de l'impôt sur les sociétés de 25 % à 16 %". Comme les voisins baissent leur impôt sur les bénéfices, l'Allemagne fait pareil : l'impôt va passer de 38,3 % à 32 %. En quinze ans, le taux moyen d'impôt sur les bénéfices a déjà baissé d'un tiers en Europe. Pour la France, en 2005, c'est un manque à gagner de 17 milliards (l'équivalent du déficit de la Sécurité sociale plus deux fois le budget du CNRS...). Et le mouvement va s'accélérant.

Jamais les bénéfices n'ont été aussi importants, mais jamais on n'a autant baissé l'impôt sur les bénéfices ! Comment nos Etats surendettés vont-ils financer la recherche, l'éducation, les retraites ou la santé, si l'on continue ce moins-disant fiscal ? La seule fois dans l'Histoire où l'on a observé une telle course au moins-disant fiscal entre Etats voisins, ce fut aux Etats-Unis, dans les années 1920. Ce fut une des causes de la crise de 1929. A sa suite, le système fiscal américain a été profondément transformé : pour limiter fortement le dumping entre Etats, 60 % des impôts et taxes sont prélevés au niveau fédéral et sont donc les mêmes sur tout le territoire.

Hélas, la Constitution européenne nous interdit de créer un impôt européen et empêche tout mouvement d'harmonisation. Pendant quarante ans, l'Europe a été un espace de coopération. Depuis quelques années, la concurrence de tous contre tous devient la règle. Schuman et Monnet doivent se retourner dans leur tombe.

Dans son dernier livre (La Politique de l'impuissance, éd. Arléa), Jean-Paul Fitoussi stigmatise cette Constitution qui ferait de l'Europe le seul ensemble de la planète dans lequel "les instruments traditionnels de gestion macro-économique sont soit inexistants soit empêchés" . Absence d'impôt européen, totale irresponsabilité de la Banque centrale, interdiction de faire appel à l'emprunt : on s'interdit volontairement d'agir sur trois leviers fondamentaux. "Les ajustements des économies nationales ne peuvent se faire que par des variations de coûts relatifs. Moins-disant social et moins-disant fiscal, c'est la seule dynamique que peuvent contrôler les gouvernements nationaux. (...) En réduisant les recettes de l'Etat, cette stratégie de moins-disant amoindrit leur capacité à fournir les biens publics essentiels : santé, éducation, recherche, infrastructures, cohésion nationale. (...) C'est une stratégie perdante qui réduit le potentiel de croissance des nations" , conclut M. Fitoussi.

Plus grave, alors qu'un nombre croissant d'économistes pense que nous allons vers une très grave crise économique, M. Fitoussi montre comment, avec ce traité, "l'Europe se prive de tout moyen de réagir en cas de chocs externes" . La dette totale américaine (publique et surtout privée) représentait 140 % du PIB quand éclata la crise de 1929. Elle en représente aujourd'hui 210 % ! "Le dollar est assis sur une bombe atomique" , affirme Daniel Cohen (professeur à l'Ecole normale supérieure).

"La dette risque de déboucher sur une hausse des taux d'intérêt et, potentiellement, une récession globale" , s'inquiète pour sa part Ken Rogoff, ancien chef économiste du FMI. Et pour Patrick Artus, directeur des études à la Caisse des dépôts-Ixis, la consommation d'énergie et de matières premières de la Chine va amener à une telle hausse des prix qu'il émet l'hypothèse (étude du 4 avril) de "la fin de la croissance mondiale au début de la prochaine décennie" .

"Bombe atomique", "récession globale", "fin de la croissance mondiale"... Il faudrait sonner le tocsin. Vérifier que tous les instruments de régulation sont disponibles et bien coordonnés. Convoquer un nouveau Bretton Woods. Il faudrait créer un impôt européen sur les bénéfices (ou une écotaxe) pour tripler l'effort de recherche (en matière énergétique en particulier) et financer un plan d'action divisant par deux notre consommation d'énergie d'ici à 2010. Il faudrait donner à la Banque centrale européenne un objectif de croissance (comme la Réserve fédérale). Construire, au niveau européen, un nouveau contrat social qui assure un partage de la valeur ajoutée plus juste et plus favorable à la consommation et à la croissance...

Au lieu de cela, on endort le citoyen : "Inutile de lire le titre III, ce sont des textes qui datent de très longtemps" , nous dit-on. C'est bien ça le problème : ce sont des textes qui datent de vingt ou trente ans ; et en vingt ans, le monde a complètement changé ! De plus, plusieurs articles ont été réécrits, et le plus souvent dans un sens opposé à l'intérêt général. Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et ils n'entendent pas... L'Histoire sera sans doute sévère avec ceux qui ont rédigé ce traité. Le libéralisme des uns et la paresse intellectuelle des autres nous amènent dans le mur.

Malgré toutes les déceptions, l'Europe est et reste notre avenir. Des millions d'hommes et de femmes se sont battus pour la démocratie et pour le progrès social au niveau national. Pour protéger notre modèle social, pour rééquilibrer les relations Nord-Sud, pour peser sur la marche du monde, il faut continuer ce combat au niveau européen. Refuser le compromis de Bruxelles et exiger de nouvelles négociations pour une vraie Constitution ­ - à partir des propositions faites par Joschka Fischer en mai 2000 et renouvelées en février 2004 ­ - et pour un vrai traité social.

Il y a un an, notre proposition de traité de l'Europe sociale (5 critères de convergence et 7 articles pour réorienter les politiques) était soutenue par Jacques Delors, Bronislaw Geremek, Michel Rocard, Stéphane Hessel, Elio di Rupo, Antonio Guterres, Pierro Fassino, Enrique Baron Crespo, Robert Goebbels, Jean-Jacques Viseur et plus de 200 parlementaires de 9 pays de l'Union. Pourquoi ne serait-elle plus d'actualité ?

En juin 2001, quand le peuple irlandais a refusé de ratifier le traité de Nice, il n'a provoqué aucune catastrophe. Mais ce non massif, venant d'un peuple très européen, a poussé les chefs d'Etat à ouvrir une nouvelle négociation, six mois plus tard, au sommet de Laeken. Que se passerait-il si, le 29 mai, les Français votaient non ? Le vice-président italien de la Commission européenne, Franco Frattini, vient de répondre à cette question : "Si la France, pays fondateur, vote non, cela démontrera qu'il y a un déficit de légitimité populaire en Europe. Il faudra rouvrir le débat, bien plus largement. Il faudra se demander quelle Europe voulons-nous ? Juste un marché unique ou autre chose ?" (Le Figaro du 27 avril).

Partout les esprits évoluent : il y a 18 mois, la directive Bolkestein était acceptée par l'unanimité des commissaires. Elle est contestée aujourd'hui dans un nombre croissant d'Etats. De même, il y a un an, quand certains d'entre nous réfléchissions à des règles du jeu communes en matière de salaire minimum, tous les observateurs ricanaient : "Les Allemands n'en veulent pas !" C'était vrai il y a un an. Mais Gerhard Schröder vient d'annoncer qu'il déposera un projet de loi pour créer un smic avant la fin mai ! Les dégâts du libéralisme sont tels que partout les esprits évoluent. Plutôt que de constitutionnaliser des règles du jeu qui nous mènent dans le mur, il faut d'urgence ouvrir une nouvelle négociation avec ceux qui le veulent.


Jean-Maurice Dehousse est ancien ministre-président socialiste de la Wallonie.
Oskar Lafontaine est ancien ministre des finances social-démocrate allemand.
Pierre
Larrouturou est porte-parole de l'Union pour l'Europe sociale.
Cesare Salvi
est vice-président démocrate de gauche du Sénat italien.

Article paru dans l'édition du 14.05.05


Le piège Royal par le ray le Vendredi 21/04/2006 à 15:07

Mot d'humeur d'un sympathisant
 

Le Piège Royal !

Une coproduction Institut de Sondage et Médias.

Manipulation, arrogance, ou incapacité…
les trois à la fois certainement… Mais trop tard, le mal sera fait.

A deux ans des élections, la plupart des médias et les instituts de sondages savent :
- ce que les français pensent, ce que les Français veulent et… ceux qu’ils aiment… . Et jusqu’aux présidentielles, ils vont nous le marteler, nous bassiner.

S’ils se plantent, ils pourront toujours se défendre… On nous a menti ! : « S’ils se sont un peu, beaucoup trompés, c’est qu’on les a trompés ! Car le peuple de France est devenu insondable, qui ment précisément comme il est sondé. » Pierre Georges  chronique du Monde daté du 13 mars 2001(parue sous le titre " Les insondables ").

Incapacité: (les instituts de sondage se sont heurtés à des difficultés techniques inattendues, que révèlent certaines incertitudes liées aux redressements et aux méthodes d’entretien [...] ACRIMED).

Quand on est loin des réalités et qu’on utilise des méthodes dépassées, il suffirait de s’appuyer sur sa légitimité d’Institut (de sondage) pour faire autorité.

« Puisqu’on fait parler les autres, on peut donc parler à leur place et puisqu’on peut parler à leur place, a t-on vraiment besoin de se donner les moyens de les sonder ?

Il suffit d’interroger les sondages.

Sondons les sondages qui sont dans les médias. Si dans les médias il y a tant de sondages qui disent que S. Royal……. c’est que les médias ont raison puisqu’ils s’appuient sur les sondages, et que les sondages sont certifiés puisqu’ils sont dans les médias ! » (En tout cas si on s’est  trompé : c’est pas nous, c’est les sondés qui disent, et on le sait :  les sondés y mentent !).

La vraie France est ailleurs. Et comme en 2002…,  pour la Constitution, pour les banlieues, pour le CPE,… pour Mai 2006 (?), ils n’auront rien anticipé, rien prévu, rien compris.

Arrogance : Prendre ses désirs pour des réalités et prédire l’avenir doit donner ce sentiment de puissance et de supériorité qui fait traiter par le mépris tout travail d’enquête et d’investigation. Nul besoin de se mêler à la plèbe pour savoir ce qu’elle pense, il suffit de passer sur les plateaux télé. Collusion entre Médias et Institut de Sondage. C’est là qu’on les retrouve, c’est donc là qu’est l’opinion, c’est donc là qu’est la France. La télévision c’est leur bureau, leurs affaires, un commerce. Entre eux, avec la connivence des animateurs, dans leur Peep (pardon)…Privat show TV, ils se complètent, se congratulent, se flattent…. ils font et refont leur France. Mais, puisque « Vu à la télé » c’est donc un gage de qualité…de vérité !

Manipulation: « les faux prophètes et leurs clients » Cf. :Thomas Ferenczi " Les sondeurs, faux prophètes " édition du Monde du 25 avril... 1995.

A qui profite le crime ?

Projeter S. Royal à l’avant scène c’est d’abord éliminer sans combat (d’idées) les autres présidentiables à gauche. C’est la garantie d’étouffer toutes réflexions sur les méfaits du libéralisme.

A droite, comme chez les ténors du PS, il y a trop de danger à raviver les débats constructifs activés lors du référendum sur la constitution (fini le rêve d’une société plus juste, solidaire et sociale ; finie l’harmonisation sociale et fiscale, la 6eme République……).

C’est ainsi que fonctionne le piège Royal. C’est la bonne candidate car elle n’a rien de particulier à dire. Ce n’est pas une critique de la personne, c’est une question de projet.

Ce ne sont plus les militants qui décident du candidat PS, mais les médias et les Instituts de sondage : Puisqu’on vous dit que c’est bon ! Que c’est elle !

Mais elle, qu’est-ce qu’elle en pense ? qu’est ce qu’elle en dit ?:

 Ah, ben… rien. … mais s’il fallait vraiment…si on la demande très fort… ?

En tout cas elle ne peut rien dire sur le programme puisqu’elle n’est … pas encore candidate… .

Ben… à deux ans des élections, c’est comme même un peu tôt pour faire de la politique.

A droite Sarkozy s’en frotte les mains, il la trouve très sympathique et pour cause… (Il a prouvé que c’était un maître en matière de stratégie politique, son appréciation devrait rendre certains plus méfiant).

A Solférino elle va faire l’unanimité comme chez la plupart des militants. Ne dit-on pas que le PS est un parti d’élus et de petits vieux. Les élus, (pas tous) ceux qui n’ont plus d’avis tant ils s’accrochent à leur(s) mandat(s), et ces anciens (les légitimistes, certainement sincères et honnêtes, mais qui derrière le chef ne forment qu’une seule tête) qui sont mystérieusement réapparus aux urnes et aux petits fours, lors du vote interne sur le référendum de la constitution.

Le piège à gauche c’est d’y croire et de s’y résigner. De concessions en concessions, finie l’envie de se battre. Il serait plus facile de garder son mandat et sa respectabilité en surfant sur l’opinion des instituts de sondage et des médias.  Il faut du courage pour s’en affranchir. Aujourd’hui, quitte à être à contre courant de l’opinion publique, il devient moins risqué d’épouser le médiatiquement correct, (voir les réactions après le référendum sur la constitution). Il est plus confortable de jouer les acteurs d’une mise en scène programmée que de défendre ses propres valeurs.

Holà! Montebourg (qui a dit : « Nouveau Parti Socialiste » ?), Mélenchon, Emmanuelli, Fabius ou d’autres… n’y a-t-il personne aujourd’hui au PS capable d’imposer ce débat d’une gauche alternative ? Peur de la division ? Mais la division elle existe déjà entre les Oui et les Non au PS. Une fracture nette qui a révélé et qui oppose deux visions antagonistes de la société… que les Français ont bien perçu ; qui rend anecdotique le clivage dépassé Gauche/Droite traditionnel.

(C’est pas Mitterrand qui avait dit, la veille de sa première élection : ceux qui ne sont pas pour une rupture avec le capitalisme, n’ont rien à faire au PS ?)*.

Ainsi que reste-t’il des valeurs de « Gôche » au PS ? Un slogan, un seul: « Il faut Gagner ». Pourquoi…comment ? ce n’est plus le débat!. Gagner à tout prix, car seule la victoire est un but en soit ! Même par défaut, gagner c’est le plus important (est-ce nouveau ?). Peu importe les idées, les valeurs, le programme. Plus besoin de projets, il suffit de se coller aux cortèges des manifestations, de murmurer « justice – social – précarité – démission - démission … », de se faire voir quand le peuple est en colère et d’attendre la virtuelle et mécanique victoire par anti-sarkozysme - Aujourd’hui, faute de réelle alternative, on ne doit pas chercher à voter pour…, quand il suffit de voter contre…- et le piège se referme. La leçon d’Avril 2002 ? elle ne sert à rien!

Alors ! Nous, pauvre petit peuple de gauche, devrons-nous attendre, encore longtemps (vainement) dans les propos de nos présidentiables PS l’affirmation d’un projet de société. Le clivage entre une droite/gauche libérale, et une gauche riche d’une alternative ?

Patrick 19/04/06 RM35

http://www.pat-blog-a-part.blogspot.com/

* Congrès d’Epinay, la ligne de rupture avec le capitalisme prévaut, et on valorise le positionnement de gauche   et… Mitterrand sera élu !


 « Réforme ou révolution ? J'ai envie de dire oui, révolution. Violente ou pacifique, la révolution c'est d'abord une rupture. Celui qui n'accepte pas la rupture, celui qui ne consent pas à la rupture avec l'ordre établi, politique, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du Parti socialiste. » Mitterrand

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Re: Le piège Royal par Roger le Mardi 02/05/2006 à 12:11

Tout à fait d'accord avec cette analyse.
L' empressement de tous les "cabotins des ondes" et autres "nouveaux chiens de garde" à réduire les présidentielles au choix entre Sarko et Sego est sidérant et consternant! Cette première mâchoire du piège me paraît tout de même un peu trop visible et risible, pour se demander si ça n'est pas fait pour cacher la 2ème mâchoire!

On est en effet en train de nous refaire le coup de l'extrême droite...Le 1er débat du service public TV (la 2) passe les 3/4 de l'émission sur le thème de l'immigration. Un De Villers si peu crédible dans le rôle du Le Penn d'il y a 20 ans fait franchement rigoler Marine, permet à Bayrou  d'apparaître dans l'opposition et presque émouvant de sentiments démocratiques et républicains pour l'union de la nation, à Jack Lang de se ridiculiser, Arlette d'être égale à elle même, à la jeune verte (dont j'ai oublié le nom) d'être concrète, et à Fillon de se positionner en un 1er ministrable de Sarko trés soucieux de servir son pays qui doit évidemment ...se moderniser.
Si le duel Sarko / Sego tourne court comme c'est probable, vous verrez qu'on va nous servir un duel  Sarko/Bayrou dans le quel Sarko gagnera grâce aux voix du FN et de De Villers, tout en permettant à Bayrou de s'installer dans l'opposition!

L'archaïque clivage droite/ gauche sera ainsi transformé en un moderne dialogues Ultra libéralisme de droite/Ultra libéralisme de centre...Quelque chose comme un clivage Conservateurs/Démocrates!

Tant il semble vrai pour nos "élites journalistiques et politiques" que le seul modèle qui vaille c'est l'anglo-saxon d'inspiration étatsunienne..

Comme disait l'autre "nous vivons une époque formidable"!


groupe de parole par Couzigou le Jeudi 19/10/2006 à 19:02

Psychologue du travail au chômage (comme beaucoup de psychologue),je m'intérroge, comme je sollicite les élus pour mettre en place au sein des Maison de Quartier de Saint-Nazaire des groupes de paroles sur différents thèmes :Le travail,l'education, être parent, droit et devoir du citoyen, la solidarité, laicité ...J'anime actuellement  un groupe de parole auprès de SDF.Ces hommes et femmes qui vivent une exclusion térrible apprécie de pouvoir parler de soi de leur vie de leur ressenti, et savent s'écouter, se respecter.Certains sont des cadres qui d'un coup de tête ont quitté leur responsabilités  qu'ils avaient depuis 20 ans,suite à un changement de direction.Cettedirection ne parle que d'audit, de rentabilité de poste et qui harcèle régulièrement certains cadres habitués à plus de convivialité et d'échange au sein de leur société.De plus en plus de salariés en souffrent de ces préssions, ainsi que des demandeurs d'emploi à qui on exige  d'aller travailler à plus de 50 km de chez eux pour un salaire à temps partiel.La majorité d'entre nous salariés, demandeurs d'emploi s'enferment dans leurs soucis financiers leur peur du chômage en s'accrochant desesperement à ses conditions minables de travail .LES GENS SOUFFRENT ACTUELLEMENT d'isolement et de manque d'estime dans leur vie professionnelle.Ces groupes de parole permettent de sortir de notre solitude de réaliser qu'une majorité d'entre nous souffrent des conditions de vie actuelles: du retraité à la mère isolée, du salarié au chômeur,du sdf au jeune sorti du système scolaire sans aucun projet ni perspective .Ces échanges nous permet enfin de réaliser une solidarité une reconnaissance de l'autre et surtout d'être uni contre une société qui tente comme vous le dites de nous mettre en concurence .Récemment inscrite au PS,je soutiens la candidature de L Fabius,le seul qui effectivement parle d'un parlement plus démocratique et d'une société moins compétitive .Il faut dépasser nos peurs en affirmant nos idées d'une société plus humaine .C'est possible ,il faut y croire.


OGM par URGENT le Vendredi 02/02/2007 à 14:22

http://video.google.fr/videoplay?docid=-8996055986353195886

J'aimerai votre avissur cette vidéo avant sa supression.


VIVE LA GAUCHE RETROUV2E. par Billouin le Mardi 02/06/2009 à 19:08

Je viens d'entendre votre débat sur Europe et je suis séduit par la qualité des arguments, la conviction et la courtoisie.
Je suis agé et j'ai toujours porté mes suffrages au PS. Depuis quelques années je n'ai plus aucun espoir dans ce parti déchiré par les ambitions personnelles et l'impuissance.
C'est avec enthousiasme que j'ai écouté votre entretien car je suis un opposant à cette Europe des multinationales et de la haute finance et j'aspire à une véritable justice sociale.
Il n'y a rien de plus important dans la société que l'homme.
Tous mes voeux de succès et très cordialement votre
JB


une analyse que vous partagerez sans doute par jean-mamhoud le Vendredi 29/10/2010 à 12:46

bonjour mr généreux
au cas où il vous aurait échappé - compte tenu de votre activisme et d'un planning médias bien rempli j'imagine (même si on ne vous voit/entend jamais assez), je me permets de vous indiquer ce lien sur une analyse comme toujours brillante de frédéric lordon dans le monde diplomatique.

http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites

si tous les arguments déjà conviés par le front de gauche n'y suffisaient pas, la perversion financière décrite ici est révoltante et ajoute encore encore à "l'horreur" du système. parfois un peu technique, elle mériterait d'être reformulée et énoncée avec le talent et la pédagogie qui vous honorent.
une fois intégrés ses mécanismes, la collusion scandaleuse avec la privatisation en cours (déjà effective d'ailleurs) des caisses de retraite avec des opérateurs tels malakoff-médéric prend encore une toute autre dimension!
merci pour votre réflexion, votre combat et l'espoir que vous nous prodiguez.



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