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Quel Renouveau socialiste ?
par Jacques Généreux.
Entretien avec Philippe Petit dans la collection "Conversations pour demain",
Éditions Textuel, 2003. 150 pages, 20 €.
• Une réponse à la question : "Que peut signifier être de gauche et être socialiste aujourd’hui.?"
• Un guide de réflexion pour tous ceux qui sont aujourd’hui en quête d’une alternative crédible aux impasses économiques, écologiques et sociales du néolibéralisme.
• Un ouvrage nécessaire aux militants et sympathisants de gauche qui ne se résignent ni au repli égocentrique, ni au défoulement protestataire, ni au renoncement social libéral et centriste.
Alors bien sûr, tout le monde parle de reconstruction et de refondation. Mais pourquoi les mauvais architectes d’hier sauraient-ils soudain dessiner les plans d’un nouvel édifice ? Depuis trente ans, la gauche européenne se disloque peu à peu dans ce grand écart entre une gauche "moderne" qui a perdu son identité en reniant ses idéaux révolutionnaires, et une gauche extrême qui ne redoute ni l’archaïsme ni le populisme.
Comment sortir de ce dilemme trahison moderne - fidélité archaïque ? Comment échapper au double piège du mauvais marketing électoral centriste et du populisme qui enlise la gauche de gouvernement dans la défaite et la gauche extrême dans la protestation privée de débouché politique ? D’abord, par une refondation idéologique qui explique en quoi les valeurs du socialisme authentique sont tout autant incompatibles avec le social libéralisme, le centrisme, la "troisième voie" et le néolibéralisme.
Jacques Généreux explique donc ici en quoi consiste une conception socialiste de la liberté, de l’égalité, de la solidarité, de la responsabilité, etc. Cela permet notamment de montrer pourquoi la "troisième voie" blairiste ou le "nouveau centre" de G. Shröder ne constituent pas une modernisation des valeurs de gauche mais leur dévoiement pur et simple dans l’idéologie néolibérale. Mais on ne se contente pas ici de cette démonstration. L’auteur explique aussi les raisons et les circonstances historiques de cette dérive néolibérale d’une partie de la gauche européenne.
À ce propos, son apport le plus original consiste à souligner les racines culturelles et philosophiques communes du libéralisme, du marxisme et du socialisme. Il montre notamment comment tous ces courants apparemment opposés ont partagé une conception pessimiste et erronée de l’être humain (individualiste et égoïste forcené) et une utopie commune fondant sur l’abondance matérielle la fin des conflits entre les hommes. La dérive néolibérale des soi-disant modernisateurs de la gauche européenne paraît dès lors moins paradoxale : les "modernisateurs" ne font que restaurer les racines individualistes et productivistes communes à la droite libérale et à la gauche socialiste ou social-démocrate. À l’opposé de cette démarche, Jacques Généreux propose de réhabiliter et d’approfondir un "socialisme authentique" fondé sur une conception réaliste de l’être humain et sur le rejet de l’utopie productiviste. Les hommes et les femmes étant habités non seulement par une aspiration à l’autonomie individuelle mais aussi par le désir de vivre ensemble, ni l’État totalitaire ni la croissance infinie de la production marchande ne sont nécessaires à l’élaboration d’une société pacifiée. Le politique peut s’appuyer sur l’aspiration des individus à faire société au lieu de se faire la guerre (aspiration à "être soi", mais avec les autres) pour promouvoir une marche démocratique vers une société plus juste où le progrès repose davantage sur les liens que sur les biens.
Jacques Généreux se situe ainsi dans la lignée de Pierre Leroux qui, en introduisant le mot "socialisme" dans la langue française, le définissait comme un anti-invidividualisme. Mais la refondation proposée ici n’est pas un retour en arrière, bien au contraire. Car pour aller vers le socialisme authentique, les socialistes doivent remettre en cause une tradition productiviste pour imaginer une autre croissance, sociale et soutenable. Il leur faut approfondir la critique de la démocratie libérale, inventer la voie d’une "démocratie effective et générale" qui replace toutes les sources de pouvoir sous le contrôle citoyen, et favorise l’égale participation de tous aux choix collectifs. Enfin, le socialisme moderne n’a pas d’avenir s’il n’est pas encore et toujours en opposition radicale avec la logique de "marchéisation" du monde qui conduit aujourd’hui à la domination de quelques intérêts privés sur l’intérêt général, à l’anéantissement du bien commun au nom des exigences de profitabilité du capital. Ici, se dessinent les voies d’un réformisme radical.
pour une économie sociale
je suis en train de créer une structure d'accompagnement à l'emploi et innovation
dans le respect de cette économie sociale dont vous parlez; pour essayer de la développer
pouvez-vous me donner des contacts sur Lyon de personnes ou entreprises qui partagent ces points de vue, ces valeurs et qui agissent au jour le jour, localement, pour tenter de la mettre en place!
Bien cordialement
Patricia