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Après la synthèse au PS : quelle perspectives pour battre la droite en 2007 ? par Jacques Généreux

Par Jacques Généreux • Parti de Gauche-Socialisme • Vendredi 09/12/2005 • 16 commentaires • Version imprimable

Chers amis, chers camarades,  Le congrès du Mans s’est achevé sur une synthèse générale controversée au sein de notre courant (NPS qui présentait la motion 5), au point hélas de conduire à son éclatement. J’ai jusqu’ici évité de m’exprimer publiquement sur ce sujet, afin de prendre le temps de recul nécessaire pour analyser une situation complexe. Pas complexe pour tout le monde, certes. Pour quiconque avait, de longue date, décidé qu’il fallait faire la synthèse à tout prix, ou au contraire l’empêcher à tout prix, la position à adopter le 20 novembre était simplissime et les déclarations publiques, déjà prêtes. Pour moi, un nouveau texte politique et une nouvelle direction du parti se jugent sur l’analyse méticuleuse de leur contenu et des perspectives qu’ils ouvrent ou non.


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Pour quiconque fonctionne en clan, la situation est aussi singulièrement simplifiée : il suffit de faire et de dire comme son clan. Je n’ai pas cette facilité. Je ne suis pas l’homme d’un clan, mais celui des rassemblements sur une ligne politique. C’est pourquoi j’ai voulu croire jusqu’au bout (mais en vain) au rassemblement que constitua « Nouveau Monde », dans l’esprit de l’Appel d’Argeles[1], j’ai ensuite insisté pour qu’« Alternative socialiste » constitue un vrai collectif unissant et reconnaissant chacune de ses composantes (NM, FM et les camarades issus de NPS, notamment)… là aussi en vain finalement. C’est pourquoi, quand j’ai annoncé mon entrée en campagne contre le Traité constitutionnel européen (le 29 janvier 2005), j’ai lancé un appel pour faire une campagne collective avec d’autres socialistes, quels que soient leurs courants. Appel entendu par Marc Dolez et Gérard Filoche, ce qui nous a permis de faire vivre ensemble dans toute la France l’image du rassemblement de toutes les minorités de ce parti. Mais, quand Henri Emmanuelli est, à son tour, entré en campagne en constituant les collectifs du « non socialiste », la campagne de notre « trio » (programmée un mois plus tôt) s’est aussitôt inscrite dans cette démarche collective, et les camarades sur le terrain savent que je suis resté personnellement disponible pour ces « collectifs ». C’est pourquoi, enfin, j’ai soutenu la démarche d’Henri Emmanuelli pour obtenir la fusion d’Alternative socialiste avec NPS et assurer l’unité d’action de toutes les minorités issues du congrès de Dijon.

 

Mais il n’est pas aisé d’être un militant du rassemblement dans un parti qui fonctionne en clans ! En guise de rassemblements, force est de constater que l’on n’y réalise au mieux que des cartels de clans, alliances stratégiques instables qui, à la base, piègent des milliers de militants sincèrement séduits par l’idée de rassemblement, qui se croient engagés dans un nouveau courant et se retrouvent, un beau matin, face à un champ de bataille entre clans dont aucun n’est le leur puisqu’ils n’en ont aucun. C’est d’abord à ces militants que j’ai pensé, en prenant le temps de mûrir ma position. Car je suis l’un des leurs et je sais que, par définition, quelle que soit ma position, elle peinera forcément certains, puisque les réponses à une question complexe sont diverses et que la logique des clans a cassé la maison commune où cette diversité aurait pu nourrir notre réflexion au lieu de fonder notre division.

 

Dans ce contexte regrettable, je me suis donc demandé si cette fameuse synthèse était ou non une bonne chose et comment sauvegarder un lieu d’action commune pour les militants du rassemblement aujourd’hui sommés de dire à quel clan ils appartiennent. Et pour ce faire, il convient de se rappeler pourquoi nous avons fait campagne durant le congrès qui vient de s’achever. Au sein de la motion 5 (NPS-AS), nous nous sommes engagés dans ce congrès avec trois objectifs complémentaires :

1°) une majorité et une direction alternative au PS, à l’issue du Congrès du Mans ;

2°) offrir un débouché politique au rejet des politiques néolibérales clairement exprimé par notre électorat, lors du référendum du 29 mai dernier ;

3°) un PS en capacité d’incarner en 2007 une alternative véritable, crédible et victorieuse aux politiques de la droite.

 

En conséquence, seule la question de savoir si la synthèse générale contribue ou non à la réalisation de ces objectifs doit nous guider dans les leçons que nous tirons de cette issue du congrès, issue qui fut pour la plupart d’entre nous inattendue. Je vais donc tenter d’explorer cette question sereinement et méthodiquement en examinant :

 

- la façon adéquate de mener ce débat ;

- les raisons d’être pour la synthèse ;

- les raisons d’être contre la synthèse ;

- la situation créée par l’éclatement de NPS ;

- un moyen de continuer ensemble le combat pour nos objectifs.

 

 

Posons-nous les bonnes questions

 

Disons-le d’emblée, la question est complexe et ne connaît aucune réponse absolument évidente. Elle mérite donc une analyse sereine et l’échange d’arguments. Elle ne serait en rien éclairée par un échange d’invectives et de procès d’intention. Il n’y a pas dans nos rangs d’un côté les « rigides » refusant tout compromis ou le rassemblement des socialistes et, de l’autre, les « opportunistes » pressés de conclure une synthèse générale à n’importe quel prix. L’éclatement de NPS n’oppose pas, d’un côté, les « traîtres » et, de l’autre, les « purs » fidèles à notre ligne politique. Si, au lieu de simplement considérer avec sérieux nos divergences d’analyse, nous nous lançons dans des procès d’intention, nous creuserons entre nous un fossé contre productif qui affaiblira notre capacité à peser sur l’orientation du projet socialiste pour 2007.

 

La question n’est pas davantage de savoir si cette synthèse est une « victoire » ou une « défaite » pour NPS. Faut-il le rappeler, avec 23% des votes militants, nous avons perdu. C’est la motion 1 qui a gagné, même si sa majorité est extrêmement courte et très en deçà de son score au Congrès de Dijon en 2003. La motion de synthèse est par définition fondée sur la Motion 1, corrigée par les amendements de la minorité. On ne peut donc pas défendre la synthèse au nom d’une prétendue victoire politique de NPS. Mais on ne peut donc pas davantage contester la synthèse en rappelant simplement la longue liste de nos propositions qui ne sont pas retenues dans la motion de synthèse. Par définition, la motion de synthèse n’est pas la motion 5 ! Le seul débat sensé porte sur la teneur des amendements retenus et des changements obtenus dans la composition de la direction du parti. Contribuent-ils ou non à la poursuite de nos objectifs ? Telle est la bonne question.

 

Nous devons donc distinguer dans notre diagnostic ce qui relève d’une adhésion ou d’une opposition au principe même d’une synthèse et ce qui relève d’une appréciation de son contenu effectif. Il nous faut aussi nous interroger sur le moment opportun pour arrêter une position définitive : est-ce à la naissance même de la synthèse, sur le seul texte adopté le 20 novembre dernier, ou bien après la mise en place de la nouvelle direction au Conseil national du 27 novembre, ou encore seulement dans quelques mois, quand nous saurons si elle a ou non permis de réorienter sensiblement le projet socialiste pour 2007 ?

 

Enfin, puisque nos diagnostics divergent, nous devons nous demander si cette divergence justifie entre nous un processus d’exclusion et de division. Le souci de clarification implique-t-il que nous consacrions désormais notre énergie à nous constituer en deux camps pro- et anti-synthèse ? Cet éclatement de la motion 5 en deux camps est-elle utile à la poursuite de nos trois objectifs ? Si oui, tout va bien. Sinon, comment surmonter la situation créée par la dislocation de NPS-AS quelques semaines après sa constitution ? Où et comment réaliser la nécessaire unité de notre action pour réorienter le projet du PS et offrir un débouché politique au vote du 29 mai ?

 

 

Une synthèse pour quoi faire ?

 

Naturellement, quand nous nous sommes engagés dans la bataille pour la motion 5, c’était dans l’espoir de gagner. Nous passions notre temps à expliquer aux camarades les vraies divergences entre notre motion et celle de François Hollande. Bien sûr, dans cet état d’esprit, la plupart d’entre nous, et moi-même, n’envisagions pas une synthèse générale. Après le vote des militants cependant, la question de la synthèse se posait dans un autre contexte : celui de notre défaite et d’un PS coupé en deux à 18 mois de l’élection présidentielle.

 

Si je considère cette question en fonction de mon inclination naturelle, la réponse spontanée serait du genre : nous avons perdu, donc nous sommes dans la minorité et nous continuons le combat pour nos idées en vue de gagner le prochain congrès. Si je considère à présent la question du seul point de vue qui vaille vraiment, la réponse est moins évidente. Il ne s’agit pas en effet de trouver la position la plus confortable qui m’autorise à rester en plein accord personnel avec mes idées, mais celle qui sert le mieux tous ceux pour qui je suis engagé en politique, c’est-à-dire en l’espèce la position qui sert le mieux les trois objectifs de mon engagement dans la bataille du congrès.

 

Quelle aurait été la situation engendrée par l’absence de synthèse ?

 

L’absence de synthèse aurait-elle contribué à la poursuite de nos trois objectifs ?

 

1°) Une majorité et une direction alternative ? Bien évidemment non ! On reprenait les mêmes et on recommençait avec une direction identique et seulement un peu moins légitime et toujours plus déchirée par les divergences politiques et la rivalité des multiples candidats à la présidentielle. Nous étions dans l’incapacité de peser sur la rédaction du projet et celui-ci se limitait donc à la motion 1 ou encore plus probablement à celui du candidat le plus plausible : Dominique Strauss Kahn. C’était donc pour nous l’assurance du programme tenant le moins compte de nos positions.

 

2°) Un débouché politique pour le vote du 29 mai ? Encore moins ! Après le fossé béant entre nos électeurs et le PS, durant la campagne référendaire, des mois de débat interne entre socialistes auraient seulement conduit à ne rien changer du tout ! Ils auraient consacré et confirmé la prééminence durable de ceux qui estimaient le oui de gauche « compatible » avec le oui de droite. Le message dès lors adressé au peuple de gauche engagé contre le traité constitutionnel n’eût-il pas été terrifiant ? L’absence de synthèse éliminait par ailleurs d’emblée tout partisan du « non » dans la compétition pour la candidature à l’élection présidentielle. On imagine mal, en effet, un candidat prétendant être investi pas tous les militants socialistes et commençant par refuser leur rassemblement proposé par le premier secrétaire.

 

3°) Un PS capable d’assurer la victoire d’une alternative véritable en 2007 ? On peut en douter. Cela fait un an déjà que les Français peuvent avoir l’impression que les socialistes passent plus de temps à débattre entre eux et à se disputer les postes qu’à s’occuper de la France et de l’opposition à la droite. N’était-il pas temps de réaffirmer que la priorité commune de tous les socialistes, pour les 18 mois qui viennent, est bel et bien de construire une alternative gagnante à la droite ultralibérale ? Il est vrai que nous avons déjà gagné des élections sans synthèse générale. Ce qui compte, c’est le contenu du projet et la crédibilité du candidat chargé de l’incarner. Or, justement, sans synthèse, le projet c’est très probablement celui de Dominique Strauss Kahn. Projet et candidat éminemment respectables bien entendu, mais dont nous considérons, autant que je sache, qu’ils sont les moins susceptibles de rassembler la gauche et de convaincre la majorité de nos électeurs. Si nous pensions le contraire, nous serions dans la majorité depuis longtemps.

 

 

La synthèse ne garantit rien, elle laisse ouverte des opportunités vitales pour la gauche

 

Cela dit, le seul fait d’avoir adopté une motion de synthèse le 20 novembre dernier ne garantit en rien les effets souhaitables que je viens d’évoquer. Ces derniers restent à construire. C’est dans l’élaboration à venir du projet que se vérifiera, ou non, notre capacité à peser et à réorienter la ligne de notre parti. C’est alors seulement que nous saurons si cette synthèse est un succès ou un échec.

À ce jour donc, la synthèse ne garantit rien, elle préserve seulement des opportunités à exploiter :

- elle préserve la faculté de contribuer réellement au contenu du projet pour 2007 ;

- elle préserve une chance (s’il en est) d’investiture d’un candidat partisan du « non » ;

- elle préserve une chance d’offrir un débouché politique au « non » français en recadrant le combat du PS pour une véritable Europe sociale.

 

C’est d’ailleurs précisément parce que la synthèse laisse ouvertes ces opportunités que le courant de D. Strauss Kahn était très hostile à la synthèse générale. L’aile la plus libérale de notre parti a en effet théorisé depuis longtemps une logique de scission-exclusion : favoriser le départ de socialistes authentiques vers d’autres formations à gauche du PS, en sorte de pouvoir enfin constituer le grand parti « moderne » de centre gauche auquel elle aspire, parti susceptible de gouverner avec le concours éventuel de l’UDF.

 

Certes, en soi, le fait d’accepter la synthèse ne ruine pas absolument toute chance d’aboutir d’un si funeste projet. Mais, le refus de la synthèse aurait assurément renforcé ses chances d’aboutir. Sans synthèse, le premier secrétaire affaibli par sa trop courte (et trop éclatée) majorité ne pouvait faire contrepoids ; Laurent Fabius ou un autre candidat partisan du « non » n’avait plus aucune chance d’être investi ; bref, la voie était libre pour notre camarade DSK. Pour tous ceux qui revendiquent le rôle d’ancrage à gauche de notre parti, le seul fait que les partisans de son ancrage au centre-gauche soient hostiles à et dépités par la synthèse devrait constituer une excellente raison de la faire. 

 

En acceptant la synthèse, nous offrons à tous les camarades et à tous les dirigeants socialistes la perspective d’une alliance alternative qui sorte le parti d’une impasse. Alors que F. Mitterrand avait fondé son succès et celui de la gauche sur une alliance avec l’aile gauche du parti, ses successeurs se sont piégés eux-mêmes en rejetant l’ancre qui attachait fermement le parti aux classes populaires et au reste de la gauche. Nos dirigeants, qui ont pu un temps croire sincèrement que le PS gagnerait durablement les élections avec une image plus centriste, ont mis leur stratégie d’alliance interne au diapason de leur stratégie électorale. Mais, depuis le 21 avril 2002, et qui plus est après le 29 mai 2005, tout analyste politique un tantinet sérieux sait que le PS ne peut s’installer durablement sans une stratégie axée sur la défense des classes populaires et sur l’éviction des politiques ambiguës (c’est-à-dire communes aux programmes de gauche et de droite). L’alliance interne des dirigeants socialistes avec ceux qui persistent dans une analyse politique centriste fondée sur une sociologie imaginaire est donc une impasse mortelle qui peut couper durablement ces dirigeants de leur vraie base électorale.

 

En refusant la synthèse, nous ne laissions à la direction pas d’autre issue que cette impasse centriste. En acceptant la synthèse, nous rouvrons en revanche la voie qui peut ramener le parti vers l’alliance passée qui a conduit au succès. Nous préservons la possibilité à venir d’une majorité et d’une direction alternative vraiment conforme à la majorité réelle dans la base militante : une majorité déterminée à la conduite de politiques radicalement différentes de celles proposées par la droite, résolument hostile à la pollution des valeurs de la gauche par celles du néolibéralisme anglo-saxon.

 

En refusant la synthèse, nous nous exposions peut-être nous-mêmes à une impasse redoutable. Si le refus de participer à la direction du parti nous tient toujours à l’écart d’un appareil qui semble en mesure de sauver ses dirigeants, quel que soit le contexte politique, quels que soient les attentes des électeurs socialistes et l’ampleur des échecs électoraux (cf. les suites du 21 avril et du 29 mai), alors quelle option nous reste-t-il vraiment pour défendre le socialisme authentique ? A terme, l’impossibilité de nous allier à d’autres socialistes pour défendre nos objectifs nous contraindrait à quitter le parti pour constituer une force nouvelle. C’est précisément l’option préférée par la minorité qui, dans notre parti, croit à la possibilité et à l’intérêt d’une alliance avec l’UDF. C’est précisément l’option que nous voulons éviter, car nous la savons mortelle pour la gauche.

 

Alors, à tous ceux qui veulent quitter le parti à cause d’une synthèse qu’ils peuvent juger décourageante et confusante, je demande : ne seriez-vous pas également contraint de le quitter si vous n’êtes en réalité jamais en mesure de peser vraiment sur la ligne de ce parti ? Une petite chance de voir vos idées progresser effectivement ne mérite-t-elle pas d’être tentée ? Ne justifie-t-elle pas au moins quelques mois de patience vigilante pour savoir si oui ou non notre participation à la direction est suivie de l’effet escompté ?

 

 

Le contenu de la synthèse : ce n’est pas rien.

 

Au fond, il résulte de tout ce qui précède que le principe d’une synthèse ne me paraît pas en soi condamnable. C’est une option dont l’évaluation dépend donc exclusivement de son contenu et des résultats effectifs auxquels elle conduira.

 

Examinons donc le contenu de la motion de synthèse (disponible sur le site du parti). Quels sont les amendements essentiels obtenus par la motion 5 qui peuvent justifier cette synthèse ?

 

Sur la question européenne :

- l’engagement de respecter la volonté populaire exprimée contre le traité constitutionnel ;

- l’affirmation de l’objectif d’une Europe politique de type fédéral ;

- la promotion d’un traité social européen visant à harmoniser les normes sociales ;

- la promotion d’un salaire minimum européen ;

- une réforme des statuts de la Banque centrale introduisant dans ses objectifs prioritaires la croissance et l’emploi et instaurant un contrôle démocratique par le parlement ;

- l’exigence de retrait immédiat des directives en cours d’élaboration sur la libéralisation des services et sur le temps de travail ;

- la recherche d’outils susceptibles d’assurer une meilleure protection de l’industrie européenne ;

- le relèvement du budget européen de 1,27 % à 2% du PIB et la possibilité de le financer par l’emprunt et par un impôt européen.

Certes, nous le verrons ci-dessous, ces amendements ne reprennent pas tout ce que nous estimons nécessaire pour la construction d’une véritable Europe sociale, mais ce n’est pas rien. Cela corrige clairement l’orientation de la motion Hollande qui renonçait à la plupart des engagements pris par le PS durant la campagne des européennes et ne manifestait aucune volonté d’entendre et de mettre en œuvre la volonté populaire exprimée le 29 mai dernier.

 

Sur la question sociale :

- l’abrogation de toutes les réformes libérales de la droite sur les retraites, la sécurité sociale, le temps de travail ;

- l’engagement de « rendre au travail » les dix points que le capital lui a pris dans la valeur ajoutée au cours des vingt dernières années ;

- l’application à tous les sous-traitants de la

convention collective du donneur d’ordre ;

- l’engagement « d’appliquer à tous » la réduction du temps de travail ;

- le retour du contingent annuel d’heures supplémentaires à 130 heures ;

- une loi imposant à tous les minima de branche de se situer au moins au niveau du SMIC ;

- le renforcement des pouvoirs et l’extension du champ d’intervention des conseillers du salarié désignés par les syndicats pour assurer la défense des salariés ;

- la suppression du « contrat nouvelle embauche » ;

- l’augmentation des indemnités de fin de mission d’intérim et de fin de CDD ;

- un système de bonus-malus dans le calcul des cotisations sociales en vue de pénaliser le recours aux emplois précaires et aux licenciements ;

- le rétablissement d’une loi de modernisation sociale renforçant la dissuasion financière à l’encontre de licenciements seulement fondés sur le souci d’améliorer la rentabilité du capital.

 

Personne ne peut sérieusement affirmer que tout cela n’est rien ! Et, je me suis contenté ici de l’essentiel en ne signalant que des éléments ajoutés à la demande de la motion 5. La synthèse a aussi consisté à exiger et obtenir de la motion 1 le retrait de nombreuses déclarations (à voir sur le site de Alternative socialiste).

 

 

Une ligne et une direction alternative

 

Je vais montrer ci-après les lacunes sérieuses de cette motion de synthèse. Elles ne sont pas négligeables si l’on entend évaluer

la synthèse par rapport à la motion 5, c’est-à-dire à ce que serait le programme de notre parti si nous avions gagné le congrès. Mais le fait est que nous l’avons perdu et, qu’en conséquence, la comparaison la plus pertinente se situe entre ce que serait le programme du PS en l’absence de synthèse (la motion 1) et ce qu’il est déjà devenu et deviendra plus tard grâce à la synthèse. Notre projet pour 2007 est de toute évidence déjà plus en phase avec les aspirations populaires et plus susceptible d’assurer la victoire de la gauche avec toutes les propositions énumérées ci-dessus que sans elles. À moins de faire l’impasse sur toute possibilité de victoire en 2007, ou de ne pas souhaiter cette victoire, il est difficile de soutenir qu’il vaut mieux aborder les prochaines élections avec la motion 1 plutôt qu’avec la motion de synthèse.

 

On peut estimer que la synthèse ne modifie pas suffisamment la ligne politique par rapport à notre projet idéal, mais le fait est qu’elle la modifie sensiblement et dans le bon sens par rapport à ce qu’elle serait inéluctablement si nous avions refusé la synthèse. Qui plus est, cette orientation alternative est associée à une direction alternative. Contrairement au Congrès de Dijon, celui du Mans n’accouche pas d’une direction reconduisant purement et simplement l’équipe qui a perdu (le 21 avril ou le 29 mai). Elle intègre ou réintègre ceux qui, le 29 mai dernier, était en phase avec les classes populaires et avec le vote majoritaire de nos électeurs.

 

Le secrétariat aux questions européennes est désormais sous la responsabilité d’un camarade qui était partisan du « non » à la Constitution européenne (B. Hamon). N’y a-t-il pas là un signe politique fort adressé aux Français ? Le signe d’un parti qui sort enfin de l’autisme et indique ainsi concrètement la volonté de réorienter la façon d’aborder le débat européen. Le secrétariat pour la rénovation du parti est aussi confié à une camarade issue de NPS. C’est là encore un signe non négligeable et surtout une possibilité de mieux garantir des règles internes de fonctionnement et de vote incontestables, tandis que jusqu’ici les militants issus de la minorité ont le sentiment de subir un traitement déloyal dans un certain nombre de fédérations. Enfin et surtout, Henri Emmanuelli est chargé du pilotage des états généraux de la gauche en vue de l’élaboration du programme pour 2007. Le principal leader du « non » socialiste est ainsi mis au premier plan dans la préparation du projet du PS. Voilà un débouché politique supplémentaire et non anodin pour le vote du 29 mai.

 

Là encore, nous avions le choix entre ça ou rien. Une direction inchangée ou une direction renouvelée confiant à la gauche du parti et aux partisans du « non » des postes clefs pour peser sur l’orientation de notre projet dans les mois qui viennent. À moins de sombrer dans l’infâme procès d’intention insinuant que les nouveaux dirigeants issus de notre motion n’aspirent à rien d’autre qu’une place dans cette direction, il est clair que la synthèse du Mans n’est qu’un point de départ et non le point d’arrivée. Elle a changé la donne. Ou bien la direction devra composer avec les propositions avancées par ses nouveaux membres et préserver ainsi ses chances d’arriver rassemblée en 2007 pour battre la droite ; ou bien elle devra assumer l’échec du rassemblement et affronter la désaffection d’une partie de l’électorat dépitée par le rejet des propositions les plus progressistes.

 

 

Les raisons d’être contre la synthèse

 

Observons tout d’abord qu’aucun des dirigeants de NPS n’a exprimé d’opposition de principe à toute synthèse. Personne n’a demandé aux délégués NPS du congrès de se prononcer pour ou contre ce principe. Il s’en suit normalement que la contestation de la synthèse est fondée uniquement sur son contenu jugé très insuffisant. Notre délégation à la Commission des résolutions avait mandat pour obtenir des concessions substantielles sur la question sociale, sur la question européenne, sur la réforme des institutions et sur la rénovation du parti. En comparant le texte de la motion de synthèse à nos propositions d’amendements, certains dirigeants de NPS on estimé que le compte n’y était pas, du moins en ce qui concerne les trois premiers des quatre domaines que je viens d’énumérer. À ces trois motifs d’opposition à la synthèse, s’ajoute un quatrième lié aux conditions dans lesquelles elle s’est réalisée[2].

 

La question européenne

 

En ce domaine, les détracteurs de la synthèse ont plusieurs raisons de penser que le compte n’y est pas. Ont en effet été refusé par la motion de synthèse :

- les « critères de convergence sociaux » qui constituaient l’un des engagements de notre programme aux élections européennes ;

- l’objectif « d’indépendance » de la Banque centrale ;

- la perspective d’une « République européenne » ;

- le demande de réactivation du « tarif extérieur commun » ;

 

En ce qui me concerne, la difficulté réelle de la synthèse tient plutôt à la conviction intime de l’ex-majorité que nous ne pouvons pas obtenir mieux de l’Union européenne que la constitutionnalisation du libéralisme qui nous était proposé le 29 mai dernier. Voilà en effet un clivage durable entre nous. Clivage avec lequel il faut bien vivre pour rester au moins unis dans le combat contre la droite, mais qui n’est en rien effacé par la synthèse.

 

En revanche, si l’on s’en tient au texte de la motion de synthèse, l’intérêt de nos amendements acceptés me paraît sincèrement plus tangible que la lacune constituée par la non-intégration des amendements énumérés ci-dessus (je pense m’être suffisamment « mouillé » dans la campagne contre le TCE pour ne pas être suspecté ici de venir au secours des partisans du « oui »).  En effet, dans nos amendements acceptés, il y a au moins un certain nombre d’objectifs concrets et incontestablement positifs (un SMIC européen, un budget à 2% du PIB, une réforme des objectifs et un contrôle parlementaire de la politique monétaire). Dans les amendements refusés, il y a surtout des objectifs hautement symboliques dans notre motion mais aussi hautement discutables et controversés.

 

En ce qui me concerne, je ne suis pas favorable à l’énoncé de « critères de convergence sociaux » simplement repris d’un appel pour un traité social lancé par Pierre Larouturou en compagnie de Michel Rocard. Un simple objectif de chômage à moins de 5%, par exemple, fait peser un danger sur le modèle social européen, car il est bien des moyens d’atteindre un tel objectif, et les moyens ultralibéraux peuvent être en la matière plus expéditifs. Le blairisme généralisé peut constituer la voie choisie pour assurer la convergence sociale. Mais ce pourrait donc être la convergence vers l’insécurité sociale, la radiation prématurée des chômeurs, le travail forcé, l’emprisonnement des pauvres, la baisse des salaires, etc. La vraie convergence à laquelle nous aspirons, c’est celle des normes sociales qui n’autorisent pas n’importe quelle façon de régler le problème du sous-emploi (c’est précisément ce en quoi consiste un objectif de SMIC européen). Voilà donc un amendement bâclé - que le parti avait lui-même retenu en 2004 parce qu’il est censé faire un bon effet sur l’électeur – mais sur lequel nous devons à l’évidence retravailler.

 

Je ne suis pas davantage favorable à l’intégration également bâclée de l’idée d’une République européenne. Là encore, on a joué du symbole cher à nos camarades justement passionnés par les questions institutionnelles. Mais on n’a pas pris le soin de définir un objectif crédible et un chemin plausible pour une Europe de type fédéral. Pour faire une « République » européenne il faudra attendre l’abolition des monarchies (en Belgique, au Royaume-Uni, en Espagne, etc.) ! Ce n’est donc pas en annonçant un objectif aussi saugrenu pour la décennie à venir que l’on fera progresser l’Europe politique et sociale. Le seul objectif plausible est celui d’une Fédération des États nation qui réunirait les seuls pays prêts pour une union politique démocratique plus poussée et servirait de modèle attractif pour les autres. C’est à l’élaboration plus fine et plus concrète de ce projet que nous devons travailler.

 

Je pense aussi que nous ne perdons rien avec le rejet de notre amendement sur l’abolition de l’indépendance de la Banque centrale. On pourrait certes le maintenir comme une finalité à long terme de ce que j’ai appelé la « démocratie effective » : celle où tous les pouvoirs et de toute nature sont sous le contrôle des citoyens. Mais dans la rédaction d’un projet pour faire avancer ici et maintenant l’Europe et la démocratie, la seule voie pertinente est celle de notre amendement accepté par la motion de synthèse. Dans l’immédiat nos voisins allemands refuseront de seulement discuter de « l’indépendance » de la BCE[3]. En revanche on peut ouvrir une discussion sur le vrai problème que pose la conduite de la politique monétaire pour les citoyens européens : une politique décidée dans l’opacité par des banquiers qui n’ont à se justifier devant personne et qui sont tenus de suivre une seule priorité, la stabilité des prix. Notre amendement comble ces deux lacunes ; la réforme qu’il propose placerait la BCE dans une situation analogue à celle de la Banque de Réserve Fédérale des États-Unis qui pratique l’une des politiques les plus favorables à l’emploi et la croissance (parce que tels sont ses objectifs statutaires et qu’elle doit en rendre compte devant le Congrès).

 

Je suis en revanche d’accord avec le reproche fait à la synthèse de ne pas demander le recours au tarif extérieur commun notamment pour protéger l’industrie européenne contre un dumping social ou des délocalisations extra-européennes. Soit, mais on ne peut pas tout obtenir d’un seul coup dans une synthèse. Nous avons au moins obtenu de nos camarades qu’ils reconnaissent la nécessité d’une « protection ». C’est une première brèche dans l’idéologie du libre-échange qu’il nous faudra élargir. Il y a à peine six ans, quand on se prononçait pour des hausses des impôts, on nous considérait comme des cinglés. Désormais c’est dans notre programme. Idem pour la renationalisation des services publics. Parions qu’en matière de protection extérieure aussi, la grande majorité de nos camarades finira par se rendre à l’évidence que nous rappelons déjà depuis quelques temps.  

 

La question sociale

 

Il y a bien ici deux lacunes essentielles. Sur la question des licenciements boursiers, tout d’abord : notre proposition de restaurer un contrôle a priori par l’inspection du travail et la possibilité d’interdire des licenciements sans justifications économiques réelles s’est heurtée à une fin de non recevoir. Le vague engagement de renforcer la dissuasion financière contre ce type de licenciements n’est évidemment pas suffisant. Sur la question des retraites, ensuite : l’objectif de la retraite à 60 ans n’est pas réaffirmé.

 

Ces deux lacunes sont sérieuses. Sont-elles rédhibitoires ? La motion de synthèse ne pas verrouille toute possibilité d’avancer sur ces deux sujets. Elle ne rejette pas explicitement le principe d’une retraite à 60 ans. Notre projet précis reste sur ce point à construire. De même, la motion de synthèse laisse bien du grain à moudre sur les moyens de « dissuader » les licenciements boursiers : à l’extrême limite, par exemple, l’imposition à 100% des plus-values boursières et des bénéfices au-delà d’un taux de rendement « normal » supprime les licenciements boursiers en les rendant sans objet ! Par ailleurs, la liberté du licenciement est supportable dans une économie de plein-emploi. Négocions donc cette liberté de gestion, notamment contre l’engagement de restaurer le droit au travail, par la création des tous les emplois publics aujourd’hui nécessaires, par l’introduction de normes d’emploi minimum dans les services privés, par la formation tout au long de la vie, par l’investissement dans le logement et l’environnement, etc.

 

Encore une fois, on ne pouvait pas espérer régler une question aussi complexe et controversée que celle d’un contrôle administratif des licenciements en une seule nuit de discussion. Rappelons que notre propre proposition en la matière n’a fait l’objet d’aucun débat approfondi, d’aucune étude d’impact, d’aucune analyse comparée et argumentée des différentes pistes pour combattre les licenciements dits « boursiers ». Une seule chose est certaine, cette question sera essentielle dans l’appréciation que nos électeurs porteront sur notre projet pour 2007. C’est à nous de faire progresser la conscience de cet impératif au sein de la direction du parti. À nous aussi de développer un argumentaire et des propositions crédibles sur ce sujet, d’en débattre avec les syndicats, de mobiliser l’opinion. Bref, de faire le travail qu’une année quasi ininterrompue de campagnes internes et externes nous a empêché de mener à bien.

 

Une fois encore, je crois que notre énergie sera plus utile au pays si nous la consacrons à ce travail plutôt qu’à la compétition entre un courant pro synthèse et un courant anti-synthèse. La motion de synthèse s’engage pour une nouvelle loi de modernisation sociale renforçant la dissuasion pour les licenciements boursiers. Eh bien chiche ! Écrivons-là camarades, cette loi vraiment dissuasive ! Si, à l’arrivée, la nouvelle direction de ce parti ne veut pas d’une vraie dissuasion, il sera toujours temps d’entrer en résistance.

 

La réforme des institutions

 

En ce domaine, la motion de synthèse n’est pas vide. Elle reconnaît la nécessité de repenser la répartition des pouvoirs à la tête de l’exécutif et de renforcer les pouvoirs du parlement. Mais on est là effectivement très loin du compte : la perspective claire d’une VIe République de type primo ministériel a été refusée dans la négociation de la synthèse. On comprend naturellement que cela pose un sérieux problème à Arnaud Montebourg et à tous ceux qui, à ses côtés, ont fait de cet objectif le socle de leur projet et de leur identité politique.

 

Mais, si le résultat de la négociation sur cette question est incontestablement un échec pour NPS, il ne me semble pas constituer un motif suffisant pour rejeter la synthèse. Pour que les choses soient claires, je rappelle que je suis l’un des administrateurs fondateurs de la C6R et que, bien avant la fondation de cette convention, j’ai défendu dans deux livres (en 1995 et 1997) l’idée que la solution de la question sociale était indissoluble d’une profonde réforme de nos institutions politiques. Plus récemment, dans Quel Renouveau Socialiste ? (2003), j’ai expliqué pourquoi la négligence pour les règles du jeu politique constituait l’une des lacunes majeures du mouvement socialiste, tout au long du siècle dernier, et, par conséquent, l’un des axes clefs d’un renouveau socialiste. La position que je prends donc ici ne reflète en rien un désintérêt pour le rôle prééminent que devrait jouer la construction d’une nouvelle République dans le projet socialiste.

 

Je crois seulement que ce n’est pas sur cette question que les Français nous attendent en priorité en 2007. Et encore une fois, la seule question pertinente est pour moi de savoir si la synthèse contribue ou non à élaborer un projet qui aide concrètement notre pays à sortir de l’impasse ultralibérale dans laquelle la droite a entrepris de le conduire. Nos électeurs nous attendent sur la question de l’emploi et de la protection contre un capitalisme sauvage, sur la question du service public, sur celle de l’Europe sociale. Si donc je mets en balance d’un côté, l’engagement de rendre aux salariés les 10% pris par le capital dans la répartition des revenus et, de l’autre, le refus de redonner dès 2007 tous les pouvoirs exécutifs au Premier ministre : il n’y a pas photo !

 

La question des institutions est certes essentielle, mais (et je le déplore) elle est encore la seule affaire d’élites militantes et non la préoccupation prioritaire de nos concitoyens. C’est donc, là encore, à nous de faire progresser la prise de conscience collective. Mais le meilleur moyen d’y contribuer ne consiste pas à donner l’impression que le débat institutionnel est précisément ce qui interdit le rassemblement des socialistes pour proposer des politiques économiques et sociales alternatives à celle de la droite. Cela nourrirait au contraire le sentiment que le débat constitutionnel reflète des enjeux de pouvoirs utiles aux seules élites politiques et déconnectés des aspirations populaires. 

 

Au total, il y a naturellement des motifs réels et sérieux de rejeter la synthèse pour quiconque estime que les amendements rejetés sur les questions européennes, sociales ou institutionnelles sont précisément les plus fondamentaux. Pour ma part, je crois que l’inflexion du programme politique du parti et les changements intervenus dans sa direction à des postes clefs, justifient de consacrer notre énergie à de nouveaux progrès de nos idées dans le cadre de cette synthèse, plutôt qu’à une campagne interne de résistance à la synthèse. Je crois même qu’en raison du contenu de cette synthèse et des raisons qui plaident en sa faveur, elle n’aurait pas suscité autant d’émotion et de protestation si elle avait été réalisée dans de meilleures conditions.

 

La façon dont cette synthèse s’est réalisée.

 

Je suis en effet convaincu que la réaction d’incompréhension ou de rejet de la synthèse par de nombreux camarades est justifiée par les conditions dans lesquelles elle s’est opérée.

 

Il est vrai que les 25 000 militants qui ont voté pour la motion 5 n’ont jamais entendu parler d’une telle éventualité. L’hypothèse d’une synthèse générale n’a jamais été pleinement considérée ni débattue dans les AG militantes. On a donc de fait plutôt préparé les militants à la certitude qu’il n’y aurait pas de synthèse. Les amendements proposés par notre motion n’ont pas davantage été débattus ou simplement communiqués aux délégués du congrès. La composition de la délégation envoyée en commission des résolutions a été décidée au sommet sans information ni discussion collective préalable. Dans ces conditions, quel que puisse être l’intérêt en soi d’une synthèse, on ne pouvait éviter qu’un grand nombre de militants aient le sentiment d’une affaire menée en cachette contre leur conviction première.

 

Eût-on pris le soin d’évoquer l’hypothèse d’une synthèse générale et d’en débattre, je crois alors que même des militants a priori opposés à la synthèse se seraient rangés au choix majoritaire de leurs délégués au Congrès. Nous aurions pu alors rester unis, partisans et non partisans de la synthèse, pour nous consacrer à la tâche essentielle : s’assurer que nos propositions progressent encore dans l’opinion et dans la direction effective du parti. Au lieu de cela, l’absence d’un débat et de choix suffisamment transparents a conduit à la division. Et le pire effet de cette absence - on l’a hélas constaté dans la violence de certaines réactions - est qu’une action menée sans transparence nourrit la crainte de motivations également cachées.

 

Mais je remets ici en garde les militants contre les procès d’intention destructeurs et par définition insensés. On ne juge pas une politique à des intentions supposées ; on découvre les intentions d’une politique en en constatant les effets réels. Jugez le texte de la synthèse, jugez ensuite, dans les mois qui viennent les propositions que portent nos camarades dans la nouvelle direction, jugez ce que nous obtiendrons ou non dans la rédaction du projet ! La simple insinuation qu’Henri Emmanuelli aurait bradé la synthèse au profit d’un quelconque marchandage sur sa place dans le parti ou aurait trahi les électeurs du 29 mai est insupportable (particulièrement quand elle vient de ceux qui sont restés planqués durant la campagne référendaire, tandis qu’Emmanuelli assumait une campagne publique et nationale pour le rejet du TCE).

 

Par ailleurs, quoique regrettables et contestables soient les conditions dans lesquelles nous avons mené - ou plutôt insuffisamment mené - le débat sur la synthèse, il est abusif de soutenir que cette dernière résulte purement et simplement d’un « putsh ». Henri Emmanuelli et Vincent Peillon ont assurément pesé de tout leur poids pour faire passer une synthèse qui n’enchantait pas spontanément nombre de militants. Mais c’est en vertu d’un mandat qui a été voté par une écrasante majorité par nos délégués au Congrès. Et à ce moment au moins, Henri Emmanuelli fut très clair. On lui fait même aujourd’hui reproche d’avoir soutenu devant l’AG des délégués, juste avant la nuit des résolutions, que le contenu des amendements importait assez peu, qu’une synthèse ne serait pas une « victoire politique » de NPS, et, en substance, que la synthèse était d’abord le seul moyen que nous avions aujourd’hui de contribuer à la victoire de la gauche en 2007. Devant un tel discours, et sachant bien par ailleurs que, pour Vincent Peillon, la synthèse générale était depuis longtemps l’option préférée, les délégués savaient à quoi s’en tenir. S’ils ne voulaient pas de synthèse ou d’une synthèse qui sacrifierait quelques amendements essentiels à leurs yeux, ils pouvaient refuser de donner le mandat pour négocier cette synthèse.

 

Au cours de cette AG décisive, Arnaud Montebourg, mandataire de notre motion, avait la possibilité de demander aux délégués de voter contre la négociation d’une synthèse. Il pouvait aussi leur demander un mandat impératif refusant la synthèse dans le cas ou l’amendement sur la VIe République serait refusé. Il ne l’a pas fait, il s’est associé à la demande conjointe de V. Peillon et H. Emmanuelli d’un mandat de confiance pour obtenir le maximum. Partant de là, nous étions en sortant quasi assurés que la synthèse se ferait, sauf si la majorité ne voulait vraiment rien lâcher. Les délégués n’ont pas été pris en traîtres : ils ont entendu que deux de leurs trois principaux dirigeants voulaient la synthèse et que le troisième ne s’opposait pas à ce qu’on en discute ; ils ont donc en connaissance de cause approuvé un processus qui, selon toute vraisemblance, aboutirait à une synthèse générale. Enfin, au sein de la délégation NPS à la commission des résolutions il y a eu un vote : 14 pour, 5 contre, 6 abstentions.

 

Certes, à l’issue de ce processus, une fois devant le compromis négocié en Commission des résolutions, chacun est libre d’estimer en conscience que le compte n’y est pas ou que c’est une synthèse « à vil prix ». Mais il n’y a là ni « coup d’État », ni « trahison » des délégués. Face à la divergence politique d’appréciation sur la portée de cette synthèse, la question n’est pas de savoir qui sont les gentils et qui sont les méchants. Elle est de savoir d’une part, si cette divergence justifie au sein de tous ceux qui ont soutenu la motion NPS-AS une logique de division et d’exclusion réciproque, et d’autre part, quelle est la conduite susceptible de servir au mieux nos objectifs politiques et nos concitoyens, à présent que la synthèse est en action.

 

La situation créée par l’éclatement de NPS : l’impasse de la division

 

Je voudrais ici insister à nouveau sur la méthode qui m’anime dans cette analyse et dont je voudrais convaincre chaque militant qu’elle est la seule raisonnable et utile.

 

D’abord le respect de toutes les positions adoptées par les uns et les autres sur ce sujet. Ainsi, en présentant mes raisons de trouver la synthèse souhaitable, je sais bien que tous mes arguments peuvent être retournés pour pencher en sens inverse, dés lors qu’on aborde la question avec une autre échelle de préférences et de priorités. Je ne suis pas sûr que la mienne soit la meilleure… je suis seulement sûr que c’est la mienne et qu’il en est d’autres tout aussi respectables !

 

Ensuite, le souci de ne pas se tromper de combat et d’objectif. Nous ne militons ni pour nous faire plaisir ni pour être président de la République ! Nous militons, enfin, nous devrions militer, pour changer la vie des citoyens de ce pays et du monde. Quel que soit notre jugement sur le contenu de la synthèse, nous devons nous demander ce qu’il est le plus utile et le plus urgent d’entreprendre pour nos concitoyens. Est-ce de construire un nouveau courant pour le congrès de 2008 ? Une nouvelle écurie présidentielle pour les élections de 2017 ? Constituer un rassemblement pour « refuser » une synthèse qui n’est plus refusable mais d’ores et déjà en action ? Je crois pour ma part, qu’à moins d’être indifférent au sort de ceux pour qui nous devrions militer, que la nécessité de changer de politique en 2007 doit commander nos choix immédiats.

 

Nous ne sommes pas à un moment ordinaire où nous pourrions nous contenter de notre débat interne sans nous préoccuper de son incidence externe, de ses conséquences pour le pays. Nous sommes à 18 mois d’une élection présidentielle qui est loin d’être gagnée d’avance, et où notre défaite impliquerait cinq années au moins, et peut-être bien davantage, de démantèlement du pacte social et républicain qui distingue encore notre société d’une « dissociété » néolibérale à l’américaine.

 

Chaque militant devrait se poser la question de savoir à quoi il convient de consacrer son énergie durant ces dix-huit mois décisifs, qui pourraient même être moins nombreux si Jacques Chirac décidait d’anticiper les élections pour prendre Sarkozy et la gauche de court. Personnellement, dans ce contexte, j’estime que les adversaires de la synthèse et ses partisans auraient dû s’entendre au moins sur la nécessité de reporter à plus tard la question de savoir dans quel courant il mènerait le combat du prochain congrès du PS ! À force de ne plus rencontrer que des militants, nous risquons de surestimer vraiment au-delà du raisonnable l’intérêt que représente pour nos concitoyens la question de savoir s’il fallait ou non faire la synthèse. Je crois qu’ils attendent surtout le projet des socialistes pour 2007 et que notre tâche urgente est de peser par tous les moyens sur le contenu de se projet. 

 

Cela ne veut pas dire que nos préoccupations internes au PS sont sans importance : il est parfaitement utile et légitime que chacun tire les leçons du diagnostic qu’il fait sur l’issue de notre congrès et sur le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre motion. Mais il est un temps pour tout ! On n’ouvre pas un débat d’exégète sur la taille et la couleur optimale des bouées quand les gens sont en train de se noyer : on les sort de l’eau d’abord, on reprend le débat après. Nous sommes dans cette situation. Après le signe fort d’un rassemblement des minorités du PS, et devant l’enjeu historique du débat politique à venir dans le pays, n’est-il pas ridicule de nous voir à nouveau divisés (au bout de huit semaines) et attelés à la tâche dérisoire de redistribuer les troupes entre nos différentes sensibilités internes, sensibilités dont 99 % des Français ignorent même l’existence ?  

 

Je crois pour ma part que le bon sens exigeait que nous fassions tout, au moins à court terme, pour ne pas nous enliser dans les règlements de comptes internes, pour respecter les positions des uns et des autres, et rester ensemble, attelés à la seule tâche décente : écrire et réécrire les propositions qui dans le projet socialiste redonneront l’espoir d’une alternative en 2007. Nous pouvions rester ensemble dans cet esprit de responsabilité qui aurait pour le moins reporté les clarifications internes.

 

Mais la logique folle de la division et de l’exclusion l’a emporté. Personne n’a demandé à Arnaud de nous quitter, beaucoup au sein de la direction de NPS lui ont demandé de rester. Mais il est parti. Marc Dolez et Gérard Filoche, eux, ne sont pas partis, ils ont même demandé à rester dans la direction de NPS ; ils en ont été exclus ! À l’évidence, le débat sur la synthèse a enclenché le cercle vicieux de la division qui donnera à l’extérieur la triste impression que nous nous livrons à une sorte de purification clanique, chacun aspirant à ne se retrouver qu’en compagnie des « siens ». Notre rassemblement est-il devenu impossible parce que, hormis cette quantité négligeable que constituent les militants (!), personne n’en voulait vraiment ? Parce que personne n’en acceptait le prix : supporter un débat interne au courant, pour les uns, accepter de taire momentanément des divergences en vue de promouvoir une action commune, pour les autres ? Ne comptez pas sur moi pour désigner un coupable. Dans un cercle vicieux, tous ceux qui sont dans la ronde ont leur part de responsabilité et tous peuvent, s’ils en ont la volonté, tenter d’inverser le processus, de faire le premier pas qui réenclenche le cercle vertueux du respect et du rassemblement autour d’objectifs communs.

 

Pouvons-nous encore enclencher ce cercle vertueux ? Si chacun a bien le droit de réunir son club, son association, son réseau de militants (tout le monde le fait) pour débattre et proposer, cela ne nous interdit pas de rester ensemble pour achever d’accomplir le mandat donné par les militants qui ont voté pour notre motion : la réorientation du projet de notre parti. Si nous ne faisons pas ce choix, alors on sait bien à quoi risque d’être consacrés les 18 mois qui viennent : chacun se retrouvera chez soi, dans son clan, son sous-courant et va passer son temps à dire le plus grand mal des traîtres ou des sectaires qui sont dans la sous chapelle d’en face ! Il s’agira de conserver ou d’étendre des troupes pour des batailles de congrès à venir, au lieu de mobiliser toutes les troupes pour la seule bataille qui compte à présent, celle de 2007.

Une maison et une action communes ?

 

Si les leaders de notre motion ne peuvent s’entendre pour poursuivre le travail commun, tous les militants qui ne souhaitent pas se couper des camarades avec lesquels ils ont jusqu’ici travaillé, mené campagne contre le TCE ou pour la motion 5 ne sont en rien contraint de le faire. Nous avons juste besoin d’un espace où le débat, la réflexion et le travail commun restent possibles, sans que personne ne soit sommé de dire à quel clan il appartient, s’il est pour ou contre la synthèse ; un espace de respect où le débat vraiment utile sur la synthèse est possible parce que déconnecté de tout enjeu de pouvoir ; un espace qui préserve entre nous le lien et laisse ainsi ouverte l’opportunité d’un nouveau rassemblement ; un lieu d’ouverture sur l’extérieur et les attentes de nos sympathisants ; un outil de travail commun pour associer les militants à la réflexion sur le projet.

 

Si nous reconnaissons qu’il y avait pour les uns et les autres des bonnes raisons de na pas faire la synthèse ou de bonnes raisons de la faire ; si nous admettons l’insuffisante préparation démocratique de ce débat et la nécessité de mettre en place d’autres façons de militer ensemble ; si nous voulons bien juger le résultat de cette synthèse sur pièces, au fil des mois ; si nous attachons un peu plus d’importance immédiate à la préparation du projet socialiste qu’à la préparation des motions du prochain congrès… alors, nous pouvons nous retrouver dans des espaces communs. 

 

Avec un certain nombre de camarades, j’ai fondé cet été l’un de ces espaces communs. J’avais résolu au printemps dernier d’entreprendre un travail de réflexion et de dialogue avec les sympathisants de notre parti sur les voies d’un renouveau socialiste en France et en Europe. Un travail politique hors courant et donc immunisé contre les enjeux de pouvoirs. (Vous trouverez les informations nécessaires sur le club né de cette résolution durant l’été dernier sur le site http://renouveausocialiste.fr).

 

Ce club pour le Renouveau socialiste européen (RSE) n’est en effet ni un courant ni un sous-courant. Il est ouvert à tous les socialistes et à tous les simples citoyens qui se reconnaissent dans sa déclaration de principes[4]. Ensemble, nous chercherons à :

- mener dans l’opinion la bataille culturelle contre l’idéologie néolibérale ;

- expliciter et réhabiliter les valeurs du socialisme authentique ;

- former et informer sur les politiques progressistes possibles et adaptées aux défis d’aujourd’hui ;

- offrir aux sympathisants une suite à notre rencontre durant la campagne référendaire et mener avec eux la bataille pour une vraie Constitution d’une vraie Europe politique et sociale.

 

Des camarades de nombreuses fédérations se sont déjà proposés pour assurer l’animation de RSE dans leur département, une fois passée la bataille du Congrès. Je vais donc progressivement me rendre dans chaque fédération pour participer au lancement public de RSE, dans l’ordre des demandes formulées par les camarades. Cela sera notamment l’occasion de mettre en place un programme de travail. En ce qui concerne la synthèse et le projet du parti, je suggère que la ligne de conduite et les axes d’intervention de RSE s’articulent autour des points suivants :

 

1°) Reconnaissant la sincérité et l’intérêt des arguments des uns et des autres sur l’opportunité et le contenu de la synthèse, il ne s’agit plus de refaire le Congrès, mais de travailler sur le projet et de se battre pour que soient levés les ambiguïtés et comblées les lacunes de la motion de synthèse.

 

2°) Au lieu d’affaiblir notre ligne collective pour renforcer tel ou tel clan, je propose que nous travaillons ensemble à rendre notre ligne plus crédible et plus convaincante.

Sur chaque amendement litigieux dans la motion de synthèse constituons un groupe de travail chargé de formuler une proposition pour le projet socialiste (sur l’âge de la retraite, sur la lutte contre les licenciements boursiers, sur la protection extérieure de l’Union, sur la convergence des normes sociales européennes, etc.)

 

3°) Au lieu de nous replier sur nos débats internes ouvrons-nous au dialogue et au travail en commun avec nos sympathisants. Tel est en effet l’une des objectifs initiaux de RSE. Cela passe par la tenue de réunions publiques, de cafés-débats, de groupes de formation, de rencontres avec les syndicats… autant d’occasion de faire progresser notre ligne et d’attirer à terme de nouveaux militants pour la soutenir.

 

4°) Au lieu de spéculer et de nous perdre en procès d’intention sur l’horizon de la présidentielle, affichons clairement notre quête d’un débouché politique au vote du 29 mai. Nous entendons bien promouvoir en priorité l’investiture d’un candidat qui s’est trouvé en phase avec la grande majorité du peuple de gauche dans le vote du 29 mai. La quête de ce débouché politique est aussi l’un des objectifs premiers de RSE.

 

Voilà me semble-t-il un programme de travail qui peut rassembler ceux qui souhaitent le rassemblement, dans un cadre ouvert à et respectueux de tous les camarades quel que soit leur réseau d’affiliation. Avec une ligne claire, avec en interne, un objectif précis pour le projet et l’élection de 2007, et en externe, un objectif déterminé d’influence et d’attraction. Ce cadre de travail n’est pas concurrent de celui de NPS ou de tout autre nouveau courant, puisqu’il est destiné à faire très précisément ce que ne peuvent pas faire les associations affiliées à un courant : accueillir les sympathisants qui ne veulent pas adhérer à un courant du PS, réunir les militants PS issus de courants différents ou d’un courant éclaté.

 

Pouvons-nous ainsi préserver une maison commune pour ne pas détruire complètement l’esprit, les liens et l’intérêt politique d’un rassemblement qui se trouve momentanément annulé par l’éclatement de NPS ? Éclatement au sommet qui n’interdit pas à la base de continuer à se retrouver et à manifester l’exigence d’unité dans le respect d’un débat interne qui doit rester ouvert et libre en permanence.

 

Si RSE n’est ni un courant, ni un sous-courant, ce n’est pas davantage le dernier cercle des naïfs. Il s’agit bien de constituer une force politique qui pèse par la qualité de ses propositions, le nombre de ses adhérents, l’autorité de son conseil scientifique, son impact médiatique et sa capacité à soutenir le moment venu telle ou telle proposition ou option politique, à l’intérieur comme à l’extérieur du parti.

 

Aux camarades qui envisagent de quitter NPS en raison de leur opposition à la synthèse, je demande une ultime réflexion. Ce départ ne me semble ni souhaitable ni utile. Quand le parti a pris position pour le TCE, nous n’avons pas quitté le parti, nous avons continué à défendre notre position. La majorité a choisi la synthèse, soit. Cela ne vous interdit pas de porter vos propositions pour corriger tous les défauts que vous trouvez à cette synthèse. Et ce d’autant plus que la plupart de ceux qui acceptent cette synthèse sont d’accord avec vous sur l’essentiel de ce qui lui manque. C’est naturel. Avons-nous déjà oublié que nous nous sommes tous battus pour la même motion ? Tous ceux qui l’ont fait avec sincérité continueront à travailler en vue de promouvoir toutes nos propositions, y compris celles qui ont été refusées par la motion de synthèse. Il n’y aura pas de projet 2007 gagnant sans un discours fort et crédible sur la prévention de licenciements « boursiers », sur l’harmonisation des normes sociales en Europe, sur les droits à la retraite. Voulez-vous être de ceux qui se battent pour l’élaboration de ce projet gagnant ou de ceux qui se battent contre une synthèse déjà adoptée et déjà dépassée ?

 

Cet appel ne touchera bien évidemment pas les camarades qui suivent Arnaud Montebourg avec l’objectif prioritaire de reconstruire, pour l’avenir, un nouveau courant homogène autour du socle politique constitué par le projet d’une VIe République. Si tel est l’objectif, en effet, le contenu du projet pour 2007 et notre rassemblement pour y contribuer n’ont guère d’importance. Et l’on voit bien en revanche l’intérêt qu’il y a dès lors à constituer un front du refus de la synthèse pour nourrir les troupes de ce nouveau courant. C’est là un choix tout aussi respectable qu’un autre. Nul n’a le monopole des justes finalités de l’action politique et chacun choisi les siennes.

 

Il convient donc seulement de ne pas s’abuser sur les finalités effectives que sert telle ou telle option politique. Le front du refus sert assurément pour une prochaine bataille de congrès. Mais il contraindra ses artisans à diriger l’essentiel de leurs critiques vers des camarades qui sont pourtant sur la même ligne politique et se battent pour les mêmes objectifs qu’eux-mêmes. Je préconise, au moins dans l’immédiat une attitude de patience et de vigilance. Patience, car l’urgence est de peser de tout notre poids commun dans l’élaboration du projet qui fera l’objet d’une convention nationale du parti en mars prochain et doit être ensuite adopté au mois de mai. Patience, car on peut au moins laisser à nos camarades présents dans la direction quelques mois pour porter leurs propositions. Il sera grand temps de juger le résultat en mars ou en mai prochains. Vigilance, car personne, y compris les partisans de la synthèse, ne souhaite qu’à l’arrivée, le PS s’en tienne à un projet qui ne saurait qu’une variante édulcorée de la motion 1. Menons cette veille ensemble. Et ensuite, en connaissance de cause, sur l’état réel du projet socialiste, chacun fera ce que sa conscience lui dicte.

Fraternellement,

Jacques Généreux

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[1] Cf. mon « Discours d’Argeles », in Chroniques d’un autre monde (Seuil, 2003).

[2] Mon camarade Gérard Filoche a élaboré un argumentaire complet des critiques adressées à la synthèse. Son « analyse détaillée de la synthèse » est disponible sur le site de Renouveau socialiste (http://renouveausocialiste.fr) et bien sûr aussi sur celui de démocratie et socialisme.

[3] Cf. mon Manuel critique du parfait Européen (Seuil, 2005), pour plus d’explications.

[4] Notez que cette déclaration de principe exclut toute dérive centriste et toute pollution du socialisme par les valeurs néolibérales ou leurs variantes blairistes. Elle pose par ailleurs les bases d’un authentique renouveau du socialisme sur les questions liées à la démocratie, au développement économique et à l’écologie.

Commentaires

Après la synthèse du PS, que penser et surtout que faire ? par Carola Kaufmann le Mardi 13/12/2005 à 15:34

Monsieur,

J'ai milité pour le non avec des milliers d'autres membres du PS. J'ai ensuite milité pour la motion 2 sur la base des arguments "abrogation des lois de droite" et surtout parce que je pense qu'il ne fallait pas tous nous retrouver dans la mtion 5 car il y a eu beaucoup de camarades qui ne se retrouvaient que dans la motion 2.

Après avoir été invitée par FM 75 à représenter FM au collectif du non parisien (alors que j'étais ni adhérente mais seulement observatrice d'une ou deux de leurs réunions pour me déterminer dans mes choix),, j'ai pu découvrir avec plaisir que ceux de la motion 2 avec les révolutionnaires de l'ex-motion 5. Tout d'abord, j'aime à penser par moi-même et je réfléchis avant de rejoindre un camp ou un autre. C'est donc en vain que j'ai cherché à comprendre, au sein de l'ex-motion 2, le fond du ralliement. Ce que j'ai vécu "motion 2, on se tait ou on s'en va" pour résumer.

J'étais aussi pour une majorité et une direction alternative du PS, mais ce que j'ai vécu le jour du congrès fédéral parisien (auquel j'étais déléguée et non une invitée magouilleuse) m'a démontrée qu'il y avait beaucoup à faire au sein de toutes les motions en matière de démocratie (et pas moins chez 2 et 5 que dans la 1).

Je suis pour offri un débouché polituqe au rejet des politiques néolibérales, ce que n'offrent pas les altermondialistes très médiatisés.

J'aurais voulu que le PS soit en capacité d'incarner pour 2007 une alternative crédible. Je dois dire que je suis extrêmement inquiète du devenir de notre parti, et par voie de conséqunce de notre avenir de citoyens français.

Je me suis posée la question de rester ou non : prendre des coups de la part de mes amis avec lesquels j'ai tracter ou coller, de la part des droitiers du PS, c'est beaucoup. Je ne cache pas mes appartenances à mon travil, mais c'est difficile d'être membre du PS. Un rayon de soleil a éclairer cette atmosphère lors de la campagne pour le 29 mai 2005. J'ai représenté mon collectif du 29 mai au conseil national du 29 mai début décembre 2005 et chacun connaît mes appartenances.

Ils sont plutôt fiers de ce que je sois avec eux.

Je n'ai su que penser de la synthèse. J'admire Marc Dolez pour avoir été le suel à voter non lors du congrès de Versailles. Mais je ne peux le suivre par pure discipline de pensée. C'est vrai que chez les fabusiens, il se dit "fabius a dit, il a donc raison". Je ne suis ni une élue, ni une salariée du PS et je n'aspire à aucune de ces deux fonctions. Je peux donc penser en toute indépendance.

A l'image du PS, ne regardant que nous mêmes, nous ne nous sommes pas suffisamment battus pour infléchir la motion. Certes, tout a été très vite, et il fallait réfléchir vite. La tendance dans le PS étant de penser que seuls, les esprits acérés peuvent prendre des décisions rapides.

Ceux qui ont voté motion 2 sont nombreux à s'interroger. Pourquoi les rejeter , Nous avons pris l'initiative Thao et moi de tenir des réunions sur la fiscalité et l'analyse du projet de loi de finances pour 2006 au sein du PS à Paris. Je fais de même dans mon collectif 29 mai de Malakoff.

Parce que notre électorat potentiel est là et qu'il convient de ne mépriser personne au motif que nous ne sommes pas toujours d'accord.

Je souhaite consacrer les 18 mois à venir à tenter d'influer sur la motion de synthèse pour essayer d'aider à contrer la politique libérale que nous nous prenons tout un chacun en pleine figure.

Voilà pourquoi je souhaite faire un bout de chemin avec RSE.

Tu peux prendre contact avec moi par mon courriel et mon portable est 06 70 95 48 14

Amitiés socialistes. 

Condamnée par nombrceux ceON

 

 


Remarques d'un sympathisant non-socialiste par TROUILLOUD le Lundi 19/12/2005 à 17:41

Bonjour,

 

Je ne suis pas militant socialiste, mais lecteur occasionnel des livres et articles de J.GENEREUX, et, d’une manière générale, en phase avec vos valeurs.

 

Vu de l’extérieur, votre défense de la synthèse est intéressante, car honnête et logique à la fois. Je n’irai donc guère plus loin sur cette question, même si je pense malgré tout que la défection d’A.Montebourg, et l’abandon de son ambitieux dessein, pourraient être plus préjudiciable que vous ne le pensez.

 

Mes remarques et interrogations porteront donc uniquement sur les propositions économiques du PS que vous évoquez dans cet article.

 

QUESTION EUROPEENNE

 

J’adhère personnelle à la plupart des points évoqués pour ce qui est de la question Européenne. Exception : un SMIC Européen, ce qui me laisse perplexe, vu l’immense différence de niveau de vie entre « nous » et les 10 nouveaux pays (rapport de 1 à 4, en gros). A quoi rime un SMIC Européen dans ces conditions ? A quel niveau sera-t-il fixé ? 400 € ? 800 € ? Peut-être sera-ce une usine à gaz du genre « un pourcentage du salaire médian » ? Je ne vois pas du tout comment ce type de demande peut être accepté par quelque pays que ce soit dans l’Europe des 25.

 

Plus généralement, toujours sur la question Européenne, je me pose une question depuis quelques années : si nous acceptons les implications de l’aventure Européenne, il convient d’en conclure qu’un tel programme devrait non pas être concocté par le PS Français dans son coin, mais négocié par un groupe Européen rassemblant au moins les membres des P.S. qui désirent vraiment faire œuvre commune. 

 

Pour ce que j’en sais, seuls les verts ont fait ce type de travail en Europe (élaboration d’une base programmatique commune). Croyez-vous vraiment que vous pourrez « apporter la lumière » si facilement aux autres partis socialistes Européens ? Je crois que non. 

 

Donc, selon vous, J.G., quelles sont les chances que les points proposés soient acceptés par nos alliés Européens ? Ou bien, quels sont les points les plus susceptibles d’être acceptés, et ceux qui feront l’objet d’une plus ou moins grande opposition ?

 

Et quand le PS Français va-t-il se décider à lancer cette négociation Européenne pour une base programmatique commune ?

 

Car, disons le franchement, les 15 années passées ont vu beaucoup de propositions sur la question Européenne passés à la trappe sitôt arrivés les socialistes française arrivés au pouvoir, pour des raisons de réalisme politique. Notamment lors de la période cruciale 1995-2000. Je ne vois vraiment pas pourquoi il en serait autrement cette fois-ci.

 

QUESTION SOCIALE

 

Une question : pourquoi vouloir « récupérer » les 10 points de part de valeur ajoutée perdu par les salariés en 20 ans (25 ans en fait), sachant que l’on arrive à un point de référence situé au début des années 80, période où les entreprises françaises ne brillaient pas par leur compétitivité ? Si l’on prend comme point de comparaison la fin des années 60, on s’aperçoit que la part des salaires dans la valeur ajoutée nationale était à peu près équivalente à aujourd’hui. Les 10 % perdus entre la fin des années 60 et la fin des années 70 ne sont-ils pas un des signes d’une dégradation des performances des entreprises françaises ? Prendre un tel point de comparaison ne me paraît pas pertinent, ni rassurant..

 

D’une manière plus générale, si certains points sont intéressants (bonus-malus pour les entreprises qui utilisent les travail précaire), l’atmosphère générale est au retour à un certain nombre de mesures antérieures (130 h supplémentaires..). si l’on ajoute celle évoquée par vous, mais non retenue dans la synthèse, d’un contrôle administratif des licenciements, l’impression qui ressort de l’ensemble est celle d’un groupe politique qui cherche désespérément à revenir « au bon vieux temps », celui d’avant les années 80, avant le choc de la mondialisation libérale.

 

J’ai du mal à être convaincu que tout cela est bien sérieux. Outre qu’il faudrait alors revenir à la question initiale (pourquoi la crise s’est-elle déclenchée dans les années 70 ? comment pouvait-on y remédier hors la voie « BARRE/DELORS » choisie alors ? ), il faudrait aussi se demander si ces mesures sont encore pertinentes dans le contexte d’aujourd’hui, largement plus ouvert à la concurrence internationale, où des évolutions technologiques majeures ont eu lieu, etc….

 

Regardons un peu autour de nous : On connaît assez bien le modèle libéral Anglais, puisque les médias nous en vantent les mérites à longueur de colonnes. On connaît aussi le modèle dit « continental » (selon la classification proposée notamment par B.AMABLE), qui regroupe la France et l’Allemagne. On connaît moins le modèle « social-démocrate », constitué par la Suède, le Danemark, etc..

 

Ce dernier est intéressant parce qu’il a su conserver en toile de fonds la même exigence d’équité, de justice sociale, tout en ayant dû affronter une très grave crise au début des années 90, avec un succès incontestable à ce jour. je parle là en tout cas de la Suède. Si l’on se réfère au livre LE MODELE SUEDOIS  de Magnus Falkehed, on s’aperçoit que la Suède a pris le contre-pied de la voix que le PS trace  à travers cette synthèse.

 

D’où ma question : votre modèle « les deux pieds sur le frein » a-t-il une moindre chance de succès dans l’Europe et le monde d’aujourd’hui ?

 

Personnellement, j’en doute fort, mais je ne demande qu’à être convaincu… Surtout par vous, J.G., pour qui j’ai la plus haute estime.

 

Sincères salutations

P.TROUILLOUD   


Re: Remarques d'un sympathisant non-socialiste par Delepine le Vendredi 30/06/2006 à 14:47

Une belle synthèse ....

Mais à quand une autocritique du PS pour avoir ouvert la porte à la privatisation calamiteuse de France Télécom à celle d'ASF qui s'est terminée en grande braderie sans même parler de la vente des parts d'Arcelor qui a connue l'épilogue tragi comique que l'on sait et dont Fabius est responsable (il s'agissait alors d'habiller proprement le budget 2002) avec le succès que l'on sait.

Faire dans le social c'est très bien encore faut il conserver les moyens de le faire et cela commence par ne pas brader les biens de l'état pour financer des mesures douteuses comme les trente cinq heures .....

Et sur ce point les propos de Strauss Khan sur EDF frisent le scandale : comment un homme qui a vendu FT à la moitié de sa valeure de marché en 97 peut il être sincère lorsqu'il parle de renationaliser EDF ( et je signale au passage que Villepin aussi critiquable qu'il soit par ailleurs à obtenu un prix presque correcte, presque ...).

Bien à vous et bon courage


Re: Remarques d'un sympathisant non-socialiste par Delepine le Vendredi 30/06/2006 à 14:47

Une belle synthèse ....

Mais à quand une autocritique du PS pour avoir ouvert la porte à la privatisation calamiteuse de France Télécom à celle d'ASF qui s'est terminée en grande braderie sans même parler de la vente des parts d'Arcelor qui a connue l'épilogue tragi comique que l'on sait et dont Fabius est responsable (il s'agissait alors d'habiller proprement le budget 2002) avec le succès que l'on sait.

Faire dans le social c'est très bien encore faut il conserver les moyens de le faire et cela commence par ne pas brader les biens de l'état pour financer des mesures douteuses comme les trente cinq heures .....

Et sur ce point les propos de Strauss Khan sur EDF frisent le scandale : comment un homme qui a vendu FT à la moitié de sa valeure de marché en 97 peut il être sincère lorsqu'il parle de renationaliser EDF ( et je signale au passage que Villepin aussi critiquable qu'il soit par ailleurs à obtenu un prix presque correcte, presque ...).

Bien à vous et bon courage


Remarques d'un sympathisant non-socialiste par TROUILLOUD le Lundi 19/12/2005 à 17:43

Bonjour,

 

Je ne suis pas militant socialiste, mais lecteur occasionnel des livres et articles de J.GENEREUX, et, d’une manière générale, en phase avec vos valeurs.

 

Vu de l’extérieur, votre défense de la synthèse est intéressante, car honnête et logique à la fois. Je n’irai donc guère plus loin sur cette question, même si je pense malgré tout que la défection d’A.Montebourg, et l’abandon de son ambitieux dessein, pourraient être plus préjudiciable que vous ne le pensez.

 

Mes remarques et interrogations porteront donc uniquement sur les propositions économiques du PS que vous évoquez dans cet article.

 

QUESTION EUROPEENNE

 

J’adhère personnelle à la plupart des points évoqués pour ce qui est de la question Européenne. Exception : un SMIC Européen, ce qui me laisse perplexe, vu l’immense différence de niveau de vie entre « nous » et les 10 nouveaux pays (rapport de 1 à 4, en gros). A quoi rime un SMIC Européen dans ces conditions ? A quel niveau sera-t-il fixé ? 400 € ? 800 € ? Peut-être sera-ce une usine à gaz du genre « un pourcentage du salaire médian » ? Je ne vois pas du tout comment ce type de demande peut être accepté par quelque pays que ce soit dans l’Europe des 25.

 

Plus généralement, toujours sur la question Européenne, je me pose une question depuis quelques années : si nous acceptons les implications de l’aventure Européenne, il convient d’en conclure qu’un tel programme devrait non pas être concocté par le PS Français dans son coin, mais négocié par un groupe Européen rassemblant au moins les membres des P.S. qui désirent vraiment faire œuvre commune. 

 

Pour ce que j’en sais, seuls les verts ont fait ce type de travail en Europe (élaboration d’une base programmatique commune). Croyez-vous vraiment que vous pourrez « apporter la lumière » si facilement aux autres partis socialistes Européens ? Je crois que non. 

 

Donc, selon vous, J.G., quelles sont les chances que les points proposés soient acceptés par nos alliés Européens ? Ou bien, quels sont les points les plus susceptibles d’être acceptés, et ceux qui feront l’objet d’une plus ou moins grande opposition ?

 

Et quand le PS Français va-t-il se décider à lancer cette négociation Européenne pour une base programmatique commune ?

 

Car, disons le franchement, les 15 années passées ont vu beaucoup de propositions sur la question Européenne passés à la trappe sitôt arrivés les socialistes française arrivés au pouvoir, pour des raisons de réalisme politique. Notamment lors de la période cruciale 1995-2000. Je ne vois vraiment pas pourquoi il en serait autrement cette fois-ci.

 

QUESTION SOCIALE

 

Une question : pourquoi vouloir « récupérer » les 10 points de part de valeur ajoutée perdu par les salariés en 20 ans (25 ans en fait), sachant que l’on arrive à un point de référence situé au début des années 80, période où les entreprises françaises ne brillaient pas par leur compétitivité ? Si l’on prend comme point de comparaison la fin des années 60, on s’aperçoit que la part des salaires dans la valeur ajoutée nationale était à peu près équivalente à aujourd’hui. Les 10 % perdus entre la fin des années 60 et la fin des années 70 ne sont-ils pas un des signes d’une dégradation des performances des entreprises françaises ? Prendre un tel point de comparaison ne me paraît pas pertinent, ni rassurant..

 

D’une manière plus générale, si certains points sont intéressants (bonus-malus pour les entreprises qui utilisent les travail précaire), l’atmosphère générale est au retour à un certain nombre de mesures antérieures (130 h supplémentaires..). si l’on ajoute celle évoquée par vous, mais non retenue dans la synthèse, d’un contrôle administratif des licenciements, l’impression qui ressort de l’ensemble est celle d’un groupe politique qui cherche désespérément à revenir « au bon vieux temps », celui d’avant les années 80, avant le choc de la mondialisation libérale.

 

J’ai du mal à être convaincu que tout cela est bien sérieux. Outre qu’il faudrait alors revenir à la question initiale (pourquoi la crise s’est-elle déclenchée dans les années 70 ? comment pouvait-on y remédier hors la voie « BARRE/DELORS » choisie alors ? ), il faudrait aussi se demander si ces mesures sont encore pertinentes dans le contexte d’aujourd’hui, largement plus ouvert à la concurrence internationale, où des évolutions technologiques majeures ont eu lieu, etc….

 

Regardons un peu autour de nous : On connaît assez bien le modèle libéral Anglais, puisque les médias nous en vantent les mérites à longueur de colonnes. On connaît aussi le modèle dit « continental » (selon la classification proposée notamment par B.AMABLE), qui regroupe la France et l’Allemagne. On connaît moins le modèle « social-démocrate », constitué par la Suède, le Danemark, etc..

 

Ce dernier est intéressant parce qu’il a su conserver en toile de fonds la même exigence d’équité, de justice sociale, tout en ayant dû affronter une très grave crise au début des années 90, avec un succès incontestable à ce jour. je parle là en tout cas de la Suède. Si l’on se réfère au livre LE MODELE SUEDOIS  de Magnus Falkehed, on s’aperçoit que la Suède a pris le contre-pied de la voix que le PS trace  à travers cette synthèse.

 

D’où ma question : votre modèle « les deux pieds sur le frein » a-t-il une moindre chance de succès dans l’Europe et le monde d’aujourd’hui ?

 

Personnellement, j’en doute fort, mais je ne demande qu’à être convaincu… Surtout par vous, J.G., pour qui j’ai la plus haute estime.

 

Sincères salutations

P.TROUILLOUD   


Re: Remarques d'un sympathisant non-socialiste par LibreCours le Mercredi 18/01/2006 à 09:18

Puisque la politique vous intéresse, pour une vision décapante de l'actualité, rendez vous sur le blog LibreCours :

http://librecours.over-blog.com/



info blogs politiques par Niko le Lundi 06/02/2006 à 04:04

Juste à titre informatif

un article dans Libé parlait cette semaine des blogs politiques :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=356455 des sites PS officiels y sont cités et pour Ségolène, un seul, plutot critique :  http://desirsdavenir.over-blog.com/


Re: info blogs politiques par Philippe le Mercredi 29/03/2006 à 11:35

Et pour avoir l'avis du Président de la République : le Blog du Chi http://blogduchi.canalblog.com


par Boris YARKO le Mardi 21/02/2006 à 20:30

La campagne pour le non au référendum sur le TCE m'a fait connaître et apprécier les analyses, la pondération, la pédagogie de Jacques Généreux. C'est donc avec tristesse que j'ai constaté, après le Congrès du Mans, que ses pas et ceux de mon mouvement (Rénover maintenant) se séparaient...

Nulle doute qu'il y avait des arguments solides pour accepter cette synthèse, mais l'absence de débat préalable clair sur la synthèse et l'abandon de quelques thèmes clés, notamment la VIème république m'ont poussé à suivre Arnaud Montebourg. Et à cet effet, encore une fois, j'ai apprécié la pondération de M. Généreux : l'argumentaire développé dans cet article est clair, posé, intéressant, et dénué d'invectives (ce dont n'est malheureusement pas toujours capable Arnaud, malgré toute l'admiration que j'ai pour lui par ailleurs).

C'est pourquoi j'ai été fort étonné que Jacques, malgré l'esprit d'ouverture qu'il professe, ne place pas ici, dans son blog, parmi les sites recommandés, celui de Rénover maintenant. Pour quelles raisons ? Cela paraît aller totalement à l'inverse de la retenue de cet article et cela me paraît, de plus, stupide : quels que soient les différents qui nous opposent actuellement, nos combats futurs tant au-dehors qu'à l'intérieur du parti socialiste seront communs.

Faisons donc tous les efforts nécessaires pour appaiser les choses, pas de sectarisme. Faisons-nous mutuellement connaître auprès des militants et des sympathisants socialistes qui choisiront leur chapelle en connaissance de cause. Peu importe tant qu'ils ne vont pas chez Hollande, Strauss-Kahn ou Bockell.


Un blog sympathique par la chroniqueuse le Dimanche 02/04/2006 à 20:24

Besoin de renfort sur un blog innovant et de gauche!

http://meschroniques.over-blog.com


La synthèse ... par BLANCHAIS Jean-Marc le Mercredi 19/04/2006 à 16:02

Bonjour,

Je prends tardivement connaissance de votre réaction à la synthèse. J'ai été un fervent partisan du non lors de la campagne référendaire. Mon opinion maintenant est que je ne voterai pas socialiste au premier tour en 2007. Et je suis seulement sûr que cette opinion est la mienne et qu'il en est d'autres tout aussi respectables.

Cordialement,

Jean-Marc BLANCHAIS


Re: La synthèse ... par TAUPIN HUGO le Vendredi 05/05/2006 à 15:06

Bonjour,
Ayant visité votre site, je crois qu'il fait avancer le débat sur les présidentielles qui se préparent pour 2007.

Je gère actuellement un site, justement sur les présidentielles, à l'adresse : http://presidentielle.2007.free.fr/ .
J'aimerais faire figurer un liens vers votre site sur le mien. En contrepartie, je vous propose d'en mettre un sur le votre également.

Si cette proposition vous interesse, je vous remercie de m'écrire à l'adresse presidentielle.2007@free.fr .

Dans l'attente d'une réponse de votre part,

cordialement,

Hugo TAUPIN


Appel à un débat démocratique au PS par démocratie ps le Samedi 03/06/2006 à 16:13

Si vous ne voyez pas ce document dans de bonnes conditions, cliquez ici ou recopiez ce lien dans votre navigateur http://democratieps.canalblog.com/

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logo_ps
Pour un débat démocratique au Parti Socialiste
Appel des militants à la Direction

Ceci est un appel solennel au Premier Secrétaire du Parti Socialiste et aux membres du Bureau National. Par cet appel, nous exprimons notre très forte préoccupation face à la tournure que prend la campagne interne pour la candidature à la prochaine élection présidentielle. A ce jour, nous constatons une carence de débats argumentés, une absence d'organisation et de contrôle de l'équité du débat de la part de la direction du parti, mais à contrario, une montée stérile du bruit médiatique.
En qualité de citoyens et de membres du parti, nous exigeons que les règles du débat démocratique soient garanties et mises en œuvre par la direction du PS au moins deux mois avant la date du vote, soit à minima :
  • des débats contradictoires publics entre les postulants à la candidature (comme cela est la règle pour la députation) largement relayés auprès des adhérents, directement par les fédérations, l'hebdo des socialistes, par une diffusion électronique sur internet, ... et sous le contrôle impartial du bureau national. Il nous semble également nécessaire d'organiser un débat en face à face pour l'éventuel deuxième tour.
  • l'organisation d'espaces dédiés à chaque postulant sur le site web du parti socialiste. Au sein de ces espaces il faut garantir à chaque postulant la possibilité de s'exprimer librement. Nous attendons d'eux :
      • qu'ils y exposent leurs choix politiques personnels qui détermineront leur action en tant que futur  président,
      • qu'ils y répondent à un panel de questions remontées par les militants via les fédérations ou internet et remisent en forme par une commission impartiale du PS,
      • dès que le programme du parti sera adopté, que chaque postulant y exprime sa façon de mettre en œuvre les choix définis en commun.
  • l’égalité des moyens mis à la disposition des candidats et la neutralité du parti vis à vis d’eux.
Nous craignons également que le calendrier actuel nuise au déroulement serein de la pré-campagne et à la création d'une dynamique collective, sereine et rassembleuse et souhaitons un calendrier qui clarifie rapidement la situation. L'organisation et le calendrier devraient faire l'objet d'un protocole d'accord signé par tous les candidats, et ce le plus rapidement possible et de toute manière avant les universités d'été.

Depuis de trop longues années, la démocratie française souffre de soubresauts qui s'amplifient et menacent de nous mener à la catastrophe. Il est fondamental que le parti socialiste ait une procédure indiscutable de désignation de son candidat et que le débat retrouve son statut d'élément fondateur de la mise en œuvre de la volonté des citoyens. La démocratie a un sens, et les nouveaux moyens technologiques permettent désormais aux citoyens d'agir à chaque étape : le parti socialiste doit se moderniser et être le fer de lance d’une démocratie réellement active.
La politique doit retrouver le sens de la vertu, de l'impartialité, de l'intérêt général, du respect des citoyens, de la morale, de l'intégrité. Nous voulons être fier de notre candidat, nous exigeons qu'il soit un exemple qui guidera la nation.
« La corruption de chaque gouvernement commence toujours par celle des principes »
Montesquieu


Cet appel s'adresse aux militants de longue date et
aux nouveaux adhérents

Il vous donne l'occasion de montrer votre attachement aux valeurs de la démocratie et de redonner un sens au débat politique, quel que soit le candidat que vous aimeriez voir représenter le PS à la présidentielle.

Donnons une légitimité démocratique à notre futur candidat !
Signons et envoyons cet appel à la direction du PS !


Comment participer à cette action ?
En signant l'appel et en l'envoyant à la direction du Parti Socialiste :
Objet : Appel à l'organisation de débats démocratiques pour la désignation du candidat PS
Pour nous faciliter le recueil des signatures, veuillez préciser dans le corps du mail :
Votre nom (ou pseudo), votre lieu de résidence, votre engagement au Parti Socialiste (militant, élu ...).
au format : NOM Prénom (ville, engagement).


En diffusant l'initiative auprès des militants socialistes

Pour cela, vous pouvez télécharger le texte de l'appel et les visuels sur le site http://democratieps.canalblog.com, les envoyer à vos camarades et les mettre sur vos sites et vos blogs.

Le débat est le terreau de la démocratie.


Re: Appel à un débat démocratique au PS par xav le Mercredi 07/06/2006 à 09:05

Oui un vrai rassemblement de gauche est possible.
Mais ça va pas se faire par "en haut". Les directions s’engluant dans le passé.
C’est pourquoi la campagne de 2007 se devra d’être un front populaire.
Pour qu’il en soit ainsi, des appels ont été lancés pour des candidatures unitaires anti-libérale, écologique de la gauche et une campagne populaire, démocratique.
Si vous ne connaissez pas encore ces appels alors allez vite sur le site
http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/
Et signez et faites signer les appels.
Assez, assez de Ségo-Sarko, et de la division, on a trop a perdre pour ne pas s’unir.


Synthèse de façade? par Cédric le Mardi 27/06/2006 à 01:22

Monsieur Généreux,

le clivage nonnistes-ouiouistes est loin d'être refermé et dépasse les petites ambitions personnelles. Jusqu'à quand le PS va-t-il feindre une idéologie européenne commune et par conséquent un programme présidentiel commun en 2007?
Il y a les européens déclarés qui votent les traités par pragmatisme et les européens déclarés qui refusent les traités par...?


C'est pas ce que veulent les Francais. par Stephane B. le Mercredi 12/07/2006 à 16:52

<h2 class="post-title">Quelle perspectives pour battre la droite en 2007 ?</h2><br />Comment voulez-vous faire en sorte que la population reprenne gout a la politique avec des phrases comme çà. Réfléchissez, analysez. <br />Un élue peut se poser 2 questions, pour moi une est la bonne, choisissez :<br />- Quelles perspectives pour battre la droite en 2007 ?<br />- Quel programme, quel orientation doit-on prendre a partir de 2007 ?<br /><br />De gauche et de droite, vous n'avez qu'une ambition, c'est battre l'autre. Apprenez que vous etes au service du peuple et que ce meme peuple attend qu'une chose de vous, qu'il puisse avoir une vie meilleure. Alors vous qui etes dans l'opposition a l'heure actuelle, repensez votre programme, analysez le, retravaillez le jusqu'a ce qu'il deviennent la meilleure chose pour le peuple, communiquez dessus.  Et arretez de perdre du temps a tout contesté tout le temps, meme quand les mots vous manque. <br /> Que l'on puisse rassemblez la majorité des Francais sur un projet commun. Un libéral qui ne veut qu'une chose, le bien pour son pays, ses enfants et non pour sa personne et/ou son groupe d'appartenance.<br /><br />



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