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Qui peut assurer la victoire d'un projet vraiment "socialiste" ?

Par Jacques Généreux • Parti de Gauche-Socialisme • Dimanche 10/09/2006 • 5 commentaires • Version imprimable

Le débat est ouvert.
Ma contribution et ma position seront explicitées ici dans les prochains jours...

Commentaires

Qui peut donc assurer la victoire d’un projet vraiment « socialiste » ? par CFO le Lundi 11/09/2006 à 23:18

Cher Jacques Généreux, cher camarade,

 

Tout d’abord, merci de ressusciter ce blog, sur lequel je désespérais de vous voir réapparaître un jour.

 

Militant PS depuis beaucoup moins longtemps que vous, je crois avoir néanmoins vécu en un peu plus de 18 mois un concentré de ce que le fonctionnement d’un parti comme celui auquel j’ai adhéré peut avoir de plus contre productif. J’en tire à titre personnel la conviction toujours réaffirmée de l’absolue nécessité d’en finir au plus vite avec des institutions dont la clé de voûte, l’élection de notre « monarque » républicain, est, par la compétition délétère qu’elle  organise avec la complicité active de nos grands médias, à l’origine d’un désastre annoncé.

 

Cela étant, il nous faut pour l’heure vivre avec, et tenter de répondre comme vous semblez vouloir le faire, à la question du choix qui nous incombe en tant que militants, collectivement responsables de la désignation de celui ou celle qui mènera le combat final contre la droite sécuritaire, cynique, injuste et revancharde qu’incarne, entre autres, Nicolas Sarkozy.

 

Qui peut donc assurer la victoire d’un projet vraiment « socialiste » ?

 

Et j’ai envie de répondre avec regret : encore faudrait-il qu’il y ait un projet vraiment « socialiste », et encore faudrait-il qu’il puisse y avoir une réelle perspective de victoire, pour que la question de la victoire d’un projet vraiment « socialiste » puisse se poser autrement que d’un point de vue uniquement théorique…

 

Tout est en ordre en effet pour nous faire revivre 2002, en pire…

Pour ce qui concerne l’analyse des votes qui se sont portés sur le FN en 2002 et sur la suite qu’il est permis d’en attendre, je suis extrêmement pessimiste. Je suis convaincu en effet que seul un « miracle » pourrait nous épargner la honte de voir Le Pen en tête au 1er tour de 2007. La mécanique de la présidentielle, les querelles d’écuries, et l’émiettement que va provoquer la multiplication des candidatures de témoignage au 1er tour, à gauche, comme à droite, nous y emmènent directement.

 

Du point de vue du diagnostic, et pour résumer abruptement mon sentiment, je dirais simplement que les « gens de peu » en ont marre qu’on les prenne pour des cons ! Et lorsque le PC disparaît, que les modes de représentativité de la Vème leur deviennent aussi évidemment inaccessibles, que leur mode d’existence leur apparaît toujours plus précaire, que leur reste-t-il pour exprimer cette colère à part le FN et les incendies de voitures ?

 

Je ne vois pas de solution à court terme, et surtout pas avant des échéances aussi rapprochées que celles de 2007.

Les pistes que je mettrais néanmoins en avant sont d’abord la remise à plat de notre système de représentation politique (la VIème république me paraissant le projet le plus abouti en ce sens – Lire aussi le récent et très excellent « 1788 » de Schwartzenberg) .

Ensuite la démocratie sociale. Pourquoi, en ce début de 3ème millénaire, la citoyenneté devrait-elle toujours impérativement s’arrêter aux portes de l’entreprise ? Lorsque je parle du sentiment des « gens » d’être pris pour des cons, une bonne part de ce sentiment vient évidemment aussi de là. Et je ne parle pas des chômeurs, qui n’existent plus dans notre société qu’en termes de statistiques stigmatisantes.

Enfin, la remise à plat des objectifs et des modes de fonctionnement de notre système d’éducation.

La méritocratie républicaine n’est plus qu’un lointain souvenir, et ceux-là le savent bien qui voient le plafond de verre qu’opposent aux légitimes aspirations de leurs enfants un système de sélection des élites qui ne vise plus qu’à s’auto reproduire.

Lorsque le « vivre ensemble » devient le « sauve qui peut », le pire devient alors possible, sinon probable.

Et j’ai donc envie de dire : arrêtons ces querelles stériles. Que chacun d’entre ceux qui se croient capables d’assumer cette situation particulièrement difficile donne son interprétation par écrit de sa lecture personnelle du projet socialiste (et c’est pourtant peu dire que je le trouve peu « socialiste », ce projet), et que les militants se prononcent en novembre en leur âme et conscience.

Et que chacun d’entre nous se retrouve après cette échéance pour essayer de pousser autant qu’il le pourra dans le sens de la victoire de notre candidat(e), ne serait-ce que parce qu’il serait évidemment totalement irresponsable d’avoir la moindre part dans les raisons de la victoire du candidat de droite.

Après, et seulement après, il sera alors possible de recommencer à parler de choses sérieuses, c’est à dire de politiques « socialistes ».


Re: Qui peut donc assurer la victoire d’un projet vraiment « socialiste » ? par Roger le Lundi 18/09/2006 à 19:25

Sans être militant socialiste, je me le demande aussi.
Je ne peux faire confiance à aucun des candidats qui a "soutenu" si fortement le OUI au TCE.
Comment faire confiance à Laurent Fabius qui m'est toujours apparu comme le moins socialiste des socialistes?
Quant au projet "Réussir ensemble le changement" il semble n'être qu'un manifeste pour "détricoter" partiellement ce que la droite a "tricoté". Ce qui dénote une étonnante surdité à ce qui s'est simplement et clairement exprimé en 2005:
"Nous voulons des politiques qui luttent avec nous contre la mainmise sur nos vies d'une économie de marché totalement inféodée aux intérêts des Multinationales apatrides (mais souvent étatsuniennes)"

Je voterai pour le candidat qui s'engagera clairement du côté de la
"RESISTANCE" au sens quasi Gaullien du terme...
Car nous devrions tous savoir ce qu'il en coûte que de "COLLABORER" avec le plus fort du moment!



Re: Qui peut donc assurer la victoire d’un projet vraiment « socialiste » ? par Roger le Lundi 18/09/2006 à 19:29

J'allais oublier ce qui malgré le pessimisme ambiant peut donner de l'espoir:

"ESCUCHAN AMERICA DEL SUR"


Re: Qui peut donc assurer la victoire d’un projet vraiment « socialiste » ? par Socar le Mardi 19/09/2006 à 17:33

Un vrai projet socialiste??? Autant avouer: un gouvernement sans la droite. Il faudra tout de même un jour, arrêter de ce battre et travailler ensemble, avant qu'il y ai trop de dommages collatéraux. L'histoire en est pleines d'exemples absurdes et j'en passe.


Re: Qui peut donc assurer la victoire d’un projet vraiment « socialiste » ? par Gastaud vincent le Mercredi 20/09/2006 à 02:27

Simplement pour dire comment j'ai ressenti ce soir la candidature de L Fabius. Il m'a semblé près des préoccupations soulevées dans ce texte auquel j'adhère sans réserve.

Pour envisager de gagner à gauche je ne vois pas d'alternative, il faudra être cohérent avec l'attente populaire exprimée lors du vote des voters des 21 avril 2002 et 29 mai 2005, en particulier avec le vote des ouvriers et des employés. Renforcer le projet politique clairement à gauche et ne jamais donner prise au doute sur "sa droite est une réponse appropriée à nos problèmes : Europe en panne, fracture sociale de plus en plus douloureuse, crise de nos institutions etc...

Les attentes du pays pourraient se rassembler sur les réponses de L Fabius... Il ajoute l'épaisseur d'étoffe d'homme d'état. Avec son expérience et son image sérieuse, il donne l'impression qu'il avance poussé par une force impérieuse développée par sa conscience des enjeux  plutôt que tiré par la seule ambition...

L'heure est grave, gagner ne sera pas facile et perdre serait lourd de conséquences. Rechercher le complément de voix se fera soit sur la gauche soit sur le centre, soit sur la droite.

Notre responsabilité, à l'heure du choix,  dépasse les limites du PS.

Vincent



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