Appel lancé par Henri Emmanuelli (Nouveau monde), Marc Dolez (Forces militantes) Jean-Pierre Masseret (Motion A, courant majoritaire du PS), Gérard Filcohe (NPS) et quelques autres dont J.G...
Le 29 mai, malgré le rouleau compresseur médiatico-politique mis en oeuvre par la pensée dominante, le NON l’a emporté et l’expression du suffrage universel est sans ambiguïté. Le NON est clairement un vote de gauche et principalement celui des électeurs socialistes. Les gros bataillons du OUI, n’en déplaise à la direction nationale du PS, sont constitués par l’électorat de droite.
Les électeurs de gauche, dans leur majorité n'ont pas voté contre l'Europe. Ils ont condamné son orientation libérale, ses déficiences graves sur le plan démocratique et social et sa faiblesse politique. Ils ont aussi condamné à posteriori un élargissement réalisé dans la précipitation sans les moyens ni les garanties minimum nécessaires. Ils ne supportent plus de voir qualifiées de réformes les régressions économiques et sociales auxquelles les condamne la mondialisation financière. Ils refusent que l’on remette en cause le modèle social européen au nom de la faiblesse de la croissance dont la politique monétaire dogmatique menée par la Banque centrale est la principale responsable. Ils veulent une Europe forte, dynamique et protectrice : on ne leur offre que la perspective d'une zone de libre échange invertébrée, livrée au principe de la « concurrence non faussée » c’est-à-dire au dumping économique et social. Ils souhaitent une Europe dynamique et volontariste : on ne leur offre que le spectacle affligeant d'une discussion budgétaire de bazar.
Ce que nous disions, les opinions publiques en ont pris conscience : le libéralisme a montré son incompatibilité avec toute politique sociale. C'est ce que ne nous pardonnent pas ceux qui ont transformé la cause européenne en instrument de libéralisation forcée.
La victoire du NON résonne comme une superbe victoire politique. Nous devons le dire et le répéter. Interdire qu'on dénature ou méprise l’expression du peuple souverain. Notre devoir est d’offrir un débouché à cette victoire. Pour le socialisme, pour la France et l’Europe.
Porter l’espérance du 29 mai en Europe.
La social-démocratie doit relever le défi de la construction d'une Europe politique, démocratique et sociale. Le projet constitutionnel a eu le mérite - même si ce n'était pas précisément l'objectif de ses concepteurs - de permettre aux opinions publiques de faire irruption dans le débat. Celui-ci ne doit pas s'arrêter. Il appartient à tous les progressistes de s'en saisir et de le faire vivre et grandir. Pour notre part, nous travaillons à l'élaboration d'un manifeste que nous soumettrons à d'autres socialistes européens désireux comme nous de rénover la social-démocratie. Nous organiserons un colloque européen susceptible de rassembler, notamment dans le PSE, toutes celles et ceux qui veulent élaborer un projet socialiste pour l'Europe. C’est dans la confrontation démocratique contre le projet libéral que l'Europe politique parviendra à se structurer et à se donner des institutions. Nous allons y prendre part avec détermination.
Porter l’espérance du 29 mai dans le pays.
Nous devons offrir une perspective au formidable élan citoyen du 29 Mai. Il nous faut avoir l’ambition d'y puiser de nouvelles forces. Dans le parti, tout d’abord, il faut que celles et ceux qui manifestent l'intention de nous rejoindre en aient la possibilité. Si le parti le refuse, ce qui semble être le cas au regard du verrouillage des dates d'adhésion, il nous reviendra d’organiser les passerelles nécessaires. Autour du parti ensuite, en appelant inlassablement au rassemblement de toute la gauche. Condition nécessaire de la victoire, il doit être proposé par une démarche conquérante, dynamique et largement ouverte. Tous les partis et formations qui le souhaitent doivent pouvoir être associés à l'élaboration d'un contrat de législature négocié sur la base de leurs propositions respectives. Tous les citoyens qui se sentent concernés devraient pouvoir être associés démocratiquement, à la sélection de celle ou de celui qui portera les couleurs de la gauche le moment venu. Nous ferons des propositions précises en ce sens.
Porter l’espérance du 29 mai dans notre parti.
Nous devons incarner avec force et fierté au sein du PS ce NON de gauche pour lequel nous avons tant milité. Ayant dit que le oui au TCE était une erreur historique de la Social-démocratie, nous ne pouvons accepter que son rejet soit présenté comme « la somme de toutes les peurs » ou encore comme une « balle perdue de la colère ». Porter les craintes et les espérances du peuple de gauche n'est pas faire preuve de suivisme envers le Suffrage Universel, c'est rester fidèle à notre histoire, imaginer collectivement un avenir conforme à nos valeurs de liberté, de justice, de dignité et de progrès. C’est opposer une alternative à un système conservateur hérité du XIX siècle. Défendre l'emploi, les salaires, les conditions de travail, l'insertion sociale par le travail, les systèmes de protection sociale, les services publics, l'égalité, la laïcité, la recherche sans tabous, la souveraineté populaire face aux dérives oligarchiques, tout cela constitue notre vocation et notre utilité politique. Nous ne confondons pas le dumping social, organisé par la mondialisation libérale, qui oppose les salariés entre eux pour accroître les profits, avec l'internationalisme, qui est la solidarité des exploités contre le système. Nous refusons que « le modèle social », déjà si malmené, soit le bouc émissaire de l'échec des politiques monétaristes et libérales qui assèchent les fonds publics pour les convertir en profits privés. Ce refus doit nous mener à un affrontement sans concessions avec la droite, qui s'apprête à réinventer le contrat journalier et à casser le droit du travail sans vote à l'Assemblée Nationale.
Installer l’espérance du 29 mai au cœur du projet socialiste.
On veut nous imposer un congrès portes et fenêtres fermées: nous devons répondre à ce défi médiocre en refusant les misérables combinaisons d'appareils et les calculs personnels. Il faut au contraire laisser entrer le souffle puissant des aspirations du peuple de gauche dans le parti d'Epinay aujourd'hui prisonnier de ses propres erreurs. C'est pourquoi nous demandons que ce congrès ne soit pas imposé dans la précipitation mais qu'il se déroule dans une période compatible avec un vrai débat permettant de dépasser, dans la dignité, la fracture actuelle. C'est dans cet état d'esprit que nous appelons au rassemblement sans exclusive d'une nouvelle majorité progressiste offrant une alternative claire au social-libéralisme qui a de plus en plus de mal à dissimuler sa conversion au libéralisme. C'est ce qu'attend de nous l'électorat de gauche en général et le nôtre en particulier. Nul n'ignore les contraintes de la gestion, cependant elles ne doivent ni justifier l'ambiguïté des objectifs, ni cantonner l'espérance qu’il nous appartient d’incarner. Nous ne pouvons nous contenter d’attendre une alternance qui serait fondée sur la désillusion ou le discrédit de la droite.
Pour un congrès d’espérance, l’unité des différentes minorités socialistes qui ont mené le combat dès l’origine pour le NON (Nouveau Parti Socialiste, Forces Militantes, Nouveau Monde) est nécessaire et dynamisante. Pas d’exclusive, cette unité doit se construire avec tous, au-delà des diverses contributions, pour une motion commune. Le temps nous est compté et il importe de se rencontrer, d’annoncer l’objectif puis de le bâtir d’ici à la date du dépôt de la motion. Dans ce but une grande rencontre nationale sous forme d’une Université de rentrée les 9, 10 et 11 septembre sera convoquée et organisée collectivement par toutes celles et ceux qui s’engageront dans ce processus unitaire.
Unité est le maître mot : unité de la gauche, unité de tous les socialistes contre les libéraux, pour rénover le parti, le replacer au cœur du peuple de gauche.
Premiers signataires :
AMIRSHAHI Pouria, ASSANTE Vincent, ASSOULINE; Daniel, BAYOL Philippe, BERTHIOT Gérard, BOBENRIETH-DEL Nadine, BOILLETOT Françoise, CASTEX Françoise, CAUSSE Christiane, Jean-Jacques CHAVIGNE, CHERKI Pascal, CROMBECQUE Yann, CUTURELLO Paul, DELPEYRAT Stéphane, FLEURY Jacques, GAUCHE Marc, GENEREUX Jacques, GUERARD Jean, GUILLERM Ariane, HOANG-NGOC Lîem, HOUSSIN Sylvie, JARNAC Janine, LABAZEE Georges, LAGRAVE Renaud, LASCOMBES Pierre, LOMBARDI Caroline, MARTEL Georges, MARTIN Isabelle, MARTIN-CORDERY Florence, MYARA Jaïm, PEIRO Germinal, RODRIGUEZ Salvador, THOMAS Isabelle, THOUZEAU Eric, TOUCHEFEU Catherine, VERGNIER Michel, VIGUIER Thibaud, WORTHAM Geneviève.
Samedi (18/06) c'était magnifique. De quoi pleurer. Tous les espoirs permis, mais ??? ces espoirs vont-ils être encore, pour la nième fois depuis 83, encore déçus : c'est pourquoi de quoi pleurer, car on ne peut plus se permettre une déception de plus. L'après-midi ce n'était plus une table ronde, mais un meeting de l'unité du non de gauche dans le parti. Ovation des 3, claque des mains au rythme d'"UNITE!"
Rien sur les médias, 1/4 de seconde sur la 2, après le reportage du nonVerts qui se faisait huer ! Et pourtant ils étaient là, ils filmaient...pour leurs archives? Nous avions LCI, la 2, l'Assemblée, et aussi France-Inter, France-Culture.
Pas de visibilité de la gauche du PS. Internet va-t-il nous permettre de communiquer, comme durant cette campagne ?
Les trois courants NPS, NM, FM du Vaucluse ont signé un appel à l'unité, en donnant d'abord l'exemple chez eux. (lire sur mon site).